FIL INFO – Scène surréaliste à Grenoble lundi 30 mars : des policiers nationaux ont verbalisé… des policiers municipaux pour non-présentation d’attestation dérogatoire de déplacement. De quoi occasionner une algarade entre les agents. De son côté, le syndicat Force ouvrière dénonce une attitude malveillante sur fond de guerre des polices.
Même par temps de confinement, la guerre des polices reste d’actualité. Lundi 30 mars, des agents de la police nationale ont verbalisé… des agents de la police municipale de Grenoble pour défaut de présentation d’attestation dérogatoire.
La scène surréaliste s’est déroulée à l’angle du cours Berriat et du cours Jean-Jaurès, près de la boutique Monceau Fleurs et de la poissonnerie Les Dauphins. Et n’a pas été sans occasionner quelques heurts entre uniformes.
C’est aux alentours de 11 heures du matin que les fonctionnaires de la police nationale ont interpellé les agents municipaux et leur ont demandé leurs attestations. « Au début, ils ont cru à une blague, d’autant que les rapports avec la police nationale sont plutôt cordiaux dans l’ensemble », rapporte Dory Peixe, déléguée syndical Force ouvrière. La blague n’en était pas une : faute de documents en règle, les deux agents ont écopé d’une amende de 135 euros chacun.
Les agents municipaux ont verbalisé à leur tour les policiers
La colère des agents municipaux a valu quelques échanges de noms d’oiseaux… Au point que policiers nationaux comme municipaux envisagent de porter plainte pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique agissant dans l’exercice de ses fonctions.
Comble de l’absurde : les agents municipaux étant également habilités à verbaliser les contrevenants aux règles de confinement, ceux-ci n’ont pas hésité à leur tour à dresser des contraventions aux policiers nationaux. Qui auraient, selon nos informations, fini à l’eau dans le caniveau.
Reste une question juridique : les agents municipaux doivent-ils se doter d’une attestation pour effectuer leur travail sur le terrain, au motif d’un déplacement professionnel obligatoire ? « Il y a un flou sur la question », concède la syndicaliste. Pour qui le fait que des policiers aient verbalisé ainsi relève avant tout d’une volonté de moquer la police municipale. Sollicitées par Place Gre’net, ni la Ville de Grenoble ni la préfecture de l’Isère n’ont souhaité s’exprimer sur l’incident*.
Florent Mathieu
* Un non témoignage obtenu de haute lutte ce mercredi 1er avril. ><(((°> °O°