FOCUS – Après dix nouveaux cas de Covid-19 identifiés mercredi 11 mars en Isère, la situation a peu évolué ce jeudi, avec trois cas supplémentaires dans le département. Ce qui porte le total des personnes infectées à 16. Mais le discours d’Emmanuel Macron change la donne, avec la fermeture annoncée des crèches, écoles, collèges, lycées et universités dès ce lundi 16 mars. Dans la foulée de ces annonces, Éric Piolle a annoncé des fermetures et annulations supplémentaires à Grenoble.
De treize, le nombre de personnes infectées par le Covid-19 en Isère est officiellement passé à 16 ce jeudi 13 mars, selon l’Agence régionale de santé (ARS). En Auvergne-Rhône-Alpes, l’ARS relève 333 cas confirmés, avec un premier cas dans l’Allier et quatre décès intervenus dans le Rhône. Soit 67 cas supplémentaires sur onze départements. Depuis le début de l’épidémie, huit personnes ont par ailleurs guéri et sept n’ont pas survécu.
La plupart des personnes prises en charge au CHU de Grenoble
Parmi les personnes confirmées positives au Covid-19, une grande partie est prise en charge au CHU Grenoble Alpes, selon l’ARS. « Certains sont suivis par les infectiologues de l’établissement à leur domicile [cf. encadré]. Deux autres sont hospitalisées au CH [centre hospitalier, ndlr] de la Croix Rousse à Lyon. »
Concernant l’origine de ces contaminations ? « Tous ces cas sont en lien avec une origine de contamination déjà identifiée : contact avec des personnes ayant séjourné à Mulhouse, [ou] retour de zone où circule le virus en Italie », précise l’ARS. Qui, en coordination avec Santé publique France, poursuit les investigations pour identifier les “sujets contact” avec ces personnes.
Une personne travaillant dans l’Ehpad de Vienne confirmée positive au Covid-19
Parmi les Isérois confirmés positifs au Covid-19, une personne « travaille dans l’Ehpad de Vienne », indique l’ARS suite aux investigations menées avec Santé publique France.
L’agence de santé assure toutefois que les responsables de l’établissement ont été immédiatement informés de la situation. « Toutes les mesures de prévention et de renfort d’hygiène ont été mises en place dans l’établissement par la direction, avec le renfort d’une équipe mobile d’hygiène qui s’est rendue sur place », indique-t-elle, avant de préciser : « À cette heure, aucun résident ou membre du personnel n’est symptomatique. »
Les recommandations d’interruption des visites dans l’établissement sont donc en vigueur et l’état de santé des personnels et des résidents fera l’objet d’un suivi quotidien durant quatorze jours.
Mercredi 11 mars, l’ARS avait annoncé la suspension des visites dans les Ehpad, tandis que la Ville de Grenoble prenait des mesures pour la tenue des scrutins des élections municipales dimanche 15 et 22 mars. Mais avec la déclaration officielle du président de la République ce jeudi soir depuis l’Élysée, la situation se durcit nettement.
Pas de stade 3, ni de report des élections municipales mais « des consignes renforcées […] afin que nos aînés n’attendent pas longtemps, que des files ne se constituent pas, que les distances soient aussi tenues et que ces fameuses mesures barrières soient bien respectées ».
Fermeture des crèches, établissements scolaires et universités
Surtout, pour faire face à cette épidémie de coronavirus qualifiée de « plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle », Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des crèches, établissements scolaires et université à partir de lundi partout sur le territoire et jusqu’à nouvel ordre.
À noter : un service de garde sera toutefois mis en place pour que les personnels « indispensables à la gestion de la crise sanitaire » puissent « faire garder leurs enfants et continuer d’aller au travail ».
Emmanuel Macron a, d’autre part, invité les Français à ne pas rendre visite à leurs ainés. Et recommandé aux personnes de plus de 70 ans, souffrant de problèmes respiratoires ou en situation de handicap de limiter leurs déplacements et de rester le plus possible chez elles. Autre mesure : la fin de la trêve hivernale est reportée de deux mois.
Le président a, pour finir, demandé aux entreprises de « permettre aux employés de travailler à distance » et annoncé que « tout sera[it] mis en œuvre pour protéger les salariés et les entreprises ». Concrètement ? « Dans les jours à venir, un mécanisme exceptionnel de chômage partiel sera mis en œuvre. L’État prendra en charge l’indemnisation des salariés contraints de rester chez eux. »
Muriel Beaudoing
FERMETURES ET ANNULATIONS SUPPLÉMENTAIRES À GRENOBLE DÈS LUNDI
Dans la foulée des annonces d’Emmanuel Macron, Éric Piolle a réuni une cellule de crise à la mairie de Grenoble, ce jeudi 12 mars dans la soirée. Objectif : réfléchir à la façon d’appliquer concrètement les consignes du président de la République.
Quelques crèches et écoles resteront ainsi ouvertes pour accueillir les enfants des personnels soignants de la Ville, du CHU, des Ehpad et du CCAS afin qu’ils puissent continuer sereinement à travailler.
« Nous communiquerons ce vendredi sur les noms de ces établissements en question, après notre comité d’urgence », a précisé le maire de Grenoble.
Qui a ajouté : « Nous allons [par ailleurs] étudier des réaffectations du personnel là où les besoins se feront sentir, dans les Ehpad notamment. »
Sans surprise, toutes les piscines municipales resteront fermées dès lundi. Une incertitude demeure encore concernant les gymnases et autres bâtiments, mais une décision devrait là aussi être prise ce vendredi. Enfin, « les deux gros événements que Grenoble devait accueillir début avril, la Foire des Rameaux et le Printemps du livre, sont annulés ».
La prise en charge à domicile, possible sous certaines conditions
La prise en charge à domicile est réservée aux patients présentant « une forme bénigne de la maladie, avec peu de symptômes, comme une faible toux, un simple état de fatigue », précise l’ARS. Elle implique l’acceptation d’une « conduite à tenir stricte » (ne pas sortir de chez soi, pendant la période indiquée par les médecins) et d’avoir « les moyens matériels nécessaires à cet isolement ». Notamment de pouvoir être aidé par des proches au niveau logistique, les courses par exemple.
« La décision de prise en charge à domicile est régie par un protocole de soins et se fait après avis d’un médecin infectiologue et avec le consentement du patient concerné. » Durant cette phase de démarrage, les médecins infectiologues restent référents.