FOCUS – Nouveau sondage à quelques jours du premier tour des municipales pour Grenoble, commandé cette fois non par un média mais par… La République en marche. Pour autant, l’enquête sur les intentions de vote confirme les résultats précédents. Le candidat Éric Piolle arrive toujours largement en tête, suivi par Alain Carignon, Olivier Noblecourt et Émilie Chalas.
Après deux sondages Dauphiné libéré-Radio France, l’un en octobre 2019 et l’autre en février 2020, une nouvelle enquête sur les intentions de vote des Grenoblois est rendue publique à quatre jours du premier tour des municipales. Sa particularité ? Ce n’est pas un média, mais La République en marche qui a commandé ce nouveau sondage confié à l’institut Ifop. Et présenté par la candidate Émilie Chalas le mercredi 11 mars.
La candidate investie LREM n’avait pourtant pas manqué de rappeler les limites de l’exercice précédent. Ainsi, alors que le dernier sondage lui octroyait un score potentiel de 16 %, Émilie Chalas soulignait que la marge d’erreur oscillait entre 3 et 4 points. Une marge d’erreur que l’on retrouve dans le nouveau sondage, réalisé sur un échantillon de 623 personnes « représentatif de la population de Grenoble ».
Un sondage qui place Piolle en tête, devant Carignon, Noblecourt et Chalas
Pourquoi ne pas engager l’enquête sur un échantillon plus étendu, afin de limiter les marges d’erreur ? Pour des questions de coût, explique la candidate : « Ce sondage entre dans nos comptes de campagne. On ne peut donc pas se permettre d’avoir des sondages à 30 000 euros ». En particulier lorsque le résultat de l’enquête, même en prenant en compte la marge d’erreur, n’est pas nécessairement flatteuse pour la liste qui l’a commandée.
Les intentions de vote, selon l’Ifop ? Éric Piolle est donné (toujours en tête) avec rien de moins que 40 % des voix. Suivi par un Alain Carignon à 20 %, un Olivier Noblecourt à 16 % et une Émilie Chalas à 15 %. Loin derrière, la liste menée par Mireille d’Ornano obtiendrait 6 % des suffrages, celle de La Commune est à nous 2 %, tandis que Lutte ouvrière recueillerait 1 % des voix. À quelques nuances près, la hiérarchie instituée par le précédent sondage est donc respectée.
Pas de quoi décourager Émilie Chalas. « Notre liste se maintient », souligne au contraire la candidate, qui ne relève pas d’effet négatif du récent recours au 49 – 3 par le gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites. « Nous n’avons pas décroché comme dans d’autres villes parce que nous faisons un excellente campagne. Les retours sont excellents sur les débats et nous avons une équipe compétente », se réjouit la candidate.
Émilie Chalas appelle au rassemblement derrière sa candidature
Mieux encore : Émilie Chalas voit à travers le sondage se profiler une nouvelle quadrangulaire et considère que « le risque que Piolle passe au second tour est considérable ». Tandis que le plafonnement à 20 % d’Alain Carignon démontrerait qu’il n’a pas de réserve de voix… et que le recul de trois points d’Olivier Noblecourt prouverait « que son positionnement politique relativement obscur le dessert ».
Conclusion ? Émilie Chalas se juge la seule en mesure de faire barrage à une victoire du candidat Piolle au deuxième tour. « Il faut rassembler, et les seuls à savoir travailler avec la gauche et la droite c’est bien notre équipe », plaide-t-elle. En posant les bases du combat qui se profile à ses yeux : celui du « camp des progressistes contre la décroissance d’Éric Piolle et de la France insoumise ».
C’est pourquoi la candidate appelle « les colistiers et les électeurs » d’Olivier Noblecourt comme d’Alain Carignon à « se ressaisir » et à accepter la main qu’elle leur tend. « En faisant cavalier seul, toute personne fait le jeu d’Éric Piolle », lance ainsi Émilie Chalas. Et de conclure : « Nous sommes peut-être quatrième dans ce sondage, mais il reste trois jours. C’est pourquoi nous appelons les Grenoblois à la responsabilité. »