EN BREF – Le Grand cirque avec animaux de Saint-Pétersbourg, indésirable à Grenoble ? C’est le message qu’ont porté dimanche 2 décembre les défenseurs de la cause animale, alors que le cirque était installé sur le parking d’Alpexpo. Si aucun numéro avec des animaux n’a été proposé aux spectateurs, la présence du cirque n’en contredit pas moins la volonté de la Ville de Grenoble qui déclare avoir été « menée en bateau ».
Fini le cirque avec animaux sur la commune de Grenoble ? Tel était en tout cas l’objectif d’un vœu adopté par la municipalité en juillet 2018, proposant de « ne plus accueillir sur le territoire grenoblois que les cirques qui vont plus loin que la loi en matière de traitement des animaux ». Autrement dit, des cirques sans fauves, pachydermes et autres animaux sauvages. Dimanche 2 février, le Grand cirque de Saint-Pétersbourg était pourtant bien présent sur le parking d’Alpexpo.
Avec un éléphant, un tigre et un zèbre sur sa bannière, difficile d’ignorer que le cirque propose des numéros avec des animaux sauvages. Des numéros auxquels le public grenoblois n’a toutefois pas assisté : les animaux sont en effet restés en coulisse. Pas de quoi satisfaire le collectif grenoblois Réseau halte à l’exploitation animale (RHEA), qui appelait à un rassemblement devant le cirque de 13 à 17 heures.
La Ville de Grenoble « menée en bateau » ?
Objectif des défenseurs de la cause animale ? « Alerter le public sur le sort des animaux dans les cirques », écrivent-ils dans leur appel à manifester. « La place des animaux ce n’est pas dans un cirque, qu’ils soient sauvages ou domestiques », explique ainsi une militante au micro de Place Gre’net. Pancartes et distribution de tracts étaient au rendez-vous pour tenter de sensibiliser les spectateurs venus en famille assister au spectacle.
Pour RHEA, la venue du Grand cirque de Saint-Pétersbourg sur le sol grenoblois est aussi « un joli pied de nez des circassiens fait au conseil municipal de la Ville de Grenoble ». Ce que semble confirmer à demi-mot le président d’Alpexpo. « Nous avons l’impression d’avoir été menés en bateau », déclare à nos confrères du Dauphiné libéré Claus Habfast, également conseiller municipal de Grenoble et vice-président de la Métropole.
Et Claus Habfast d’expliquer qu’Alpexpo ne traite pas directement avec les cirques : l’établissement passe par une société intermédiaire qui n’a visiblement pas respecté la demande contractuelle d’exclure tout cirque avec animaux. Comment faire pour que la situation ne se reproduise pas ? Sollicitée par Place Gre’net, la Ville de Grenoble nous renvoie vers Claus Habfast. Qui en retour nous renvoie… vers la Ville de Grenoble.
La municipalité grenobloise se contente de rappeler sa position : adopter un vœu plutôt qu’un arrêté d’interdiction qui aurait de fortes chances d’être annulé par le tribunal administratif. Et celle-ci d’appeler le gouvernement à s’emparer de la question du cirque avec animaux. Tout en promouvant, en accord avec les circassiens, un modèle de cirques définitivement sans animaux. Et sans nouveaux couacs sur le parking d’Alpexpo ?