EN BREF – La métropole de Grenoble vient de publier un ouvrage : « Grenoble-Alpes Métropole : à la découverte du patrimoine ». Au menu : la (re)découverte de 145 sites répartis sur les 49 communes de la Métro. Le tout supervisé par Jean Guibal, conservateur en chef du patrimoine et ancien directeur du Musée dauphinois.
Des premiers sites néolithiques à la Villeneuve, en passant par les trois châteaux d’exception du Dauphiné et l’ère industrielle, la Métropole s’est lancée dans la confection d’un ouvrage, sinon exhaustif, en tout cas ambitieux. Les 126 pages de ce guide en format de poche, vendu en librairie et à l’office de tourisme pour 12,30 euros, ont été supervisées et rédigées par Jean Guibal, conservateur en chef du patrimoine et ancien directeur du Musée dauphinois.
L’objectif affiché pour la Métro : faire un récit du territoire afin de rappeler l’histoire commune qui unit ses habitants, mais aussi faire découvrir son patrimoine aux touristes… s’ils parlent français.
« La focalisation sur l’aspect scientifique de notre territoire a fait oublier son patrimoine riche. Il était donc important de le mettre en valeur », ajoute l’auteur. Pour qui « le patrimoine n’est intéressant que s’il dit des choses sur les gens. »
Sensibiliser pour mieux conserver le patrimoine
Ce passionné d’histoire se laisse emporter et raconte ses coups de cœur, comme celui du Prieuré de Domène. Le plus ancien édifice religieux du pays grenoblois relève du domaine privé et est actuellement en vente à 1 euro symbolique pour qui voudra bien en prendre soin. « Cet édifice remarquable sera un jour en danger, tout comme l’est déjà la façade de l’église prieurale de Vizille », alerte le conservateur.
Ce guide a également vocation à sensibiliser les élus pour la préservation du patrimoine local pour Jean Guibal. « Il y a un vrai manque de connaissance du personnel politique sur les édifices patrimoniaux », regrette-t-il. « Durant la rédaction de ce livre, je me suis rendu compte que certains maires ne savaient pas que tel ou tel monument se trouvait sur leur commune. »
Un ouvrage chronologique et très illustré
L’ouvrage ne couvre pas seulement la période médiévale et romaine. Il s’attèle également à mettre en lumière les transformations issues de la seconde révolution industrielle, avec un tour d’horizon des maisons patronales et des cités ouvrières.
« Le XXe siècle a profondément marqué l’histoire grenobloise », souligne le conservateur. « Notre patrimoine contemporain résulte d’une conjonction rare d’industrie, de recherche et d’enseignement. C’est ce qui a créé ce centre scientifique et industriel que nous connaissons et qu’il faut préserver. »
L’auteur évoque notamment la Casamaures, en couverture de l’ouvrage, avec des décors très colorés réalisés selon la technique du ciment moulé, propre à la région. Elle a d’ailleurs été sélectionnée pour bénéficier du Loto du Patrimoine en juin dernier.
Le livre fait aussi la part belle à l’image grâce aux photographies de Pierre Jayet, qui milite d’ailleurs pour la création d’un second opus, consacré cette fois au patrimoine naturel de Grenoble et de ses environs.
Anissa Duport-Levanti