EN BREF – Une histoire du ski vient de paraître aux éditions Glénat. Comme le nom de l’ouvrage l’indique, il y est question de ski. Mais rien de classique ni de solennel dans ces pages. Les deux auteurs, passionnés par cette pratique sportive, enchaînent les anecdotes illustrées de nombreuses photos ou documents marquants, souvent méconnus.
Ne cherchez pas de doctes énumérations chronologiques dans Une histoire du ski. L’ouvrage de 213 pages qui vient de paraître aux éditions Glénat ne refait ainsi pas l’histoire traditionnelle du ski, de ses origines à aujourd’hui, comme on la connaît dans ses grandes lignes. Et heureusement. Car cela pourrait vite devenir barbant !
Ici, les auteurs Gilles Chappaz et Guillaume Desmurs ont avant tout souhaité raconter leur histoire du ski, celle qui les a marqués.
« Plutôt que d’emprunter les boulevards déjà bien tracés de l’histoire, nous avons flâné sur les bords de pistes en racontant autrement cette longue aventure de deux planches de bois si intimement liée à la grande histoire : depuis les steppes de la Sibérie jusqu’aux courbes les plus modernes, en passant par les personnalités étonnantes, le développement des stations ou l’apparition du monoski. » Démonstration en trois anecdotes piochées pêle-mêle dans ce petit bijou !
Du skie au ski
De quand date l’origine du ski ? Des premiers hommes qui ont dû chasser, puis suivre leur troupeau, ou encore explorer sous la neige. Certains de nos ancêtres glissaient ainsi sur des morceaux de bois. D’ailleurs, le mot « ski » se retrouve dans quasi toutes les langues européennes, du vieux norvégien skidh (« briser » ou « fendre ») au grec schizein (« fendre »), en passant par le latin scindere (« scinder ») au le gothique skaider (« séparer »).
Autre anecdote étymologique ? En français, quand le terme apparaît en 1841, il s’écrit « skie » avec un « e » et se classe plutôt dans le genre féminin. Il perdra son « e » final en 1891.
Sondre Norheim révolutionne l’histoire du ski
Le nom de Sondre Norheim ne vous dit rien ? C’est pourtant ce Norvégien qui a transformé le ski en sport national dans son pays, avant que la discipline n’essaime dans le monde entier au XIXe siècle.
Le petit gars, né en 1825 dans le comté de Télémark (Sud-Est de la Norvège), se jette à corps perdu dans le ski dès sa tendre enfance. Il faut dire que son père, un artisan-paysan, lui a confectionné des skis dans des billes de pin. Ça aide !
Sondre passe ainsi son enfance et son adolescence à tester les potentialités inouïes de ses deux planches de bois. Et détecte le potentiel ludique et sportif de l’engin. Il développera plus tard des skis à taille de guêpe et inventera une bride de talon à partir de racine de saule torsadée : la première fixation était née !
« Habemus freeridus papam »
Autre personnalité marquante, mais plus surprenante : le pape Jean-Paul II. Le souverain pontife d’origine polonaise, adorait en effet la montagne et, surtout, le ski. Et l’ouvrage de relater que des alpinistes éberlués le croisaient parfois sur des contreforts du Mont-Blanc ou sur les pentes de la vallée d’Aoste.
Des anecdotes qui figurent au musée de Wadowice en Pologne. « Je ne connais pas son niveau lorsqu’il chausse des lattes, mais je pense que le pape doit avoir un bon potentiel pour les apéros d’après-ski », note ainsi le freerider Loris Falquet. « Je trinquerais volontiers avec lui du vin de messe à 3 000 mètres d’altitude ! » Qui a dit que le ski n’était pas spirituel ?
Aurore Braconnier
Une histoire du ski, par Gilles Chappaz et Guillaume Desmurs
Éditions Glénat, novembre 2019
25 euros