REPORTAGE VIDÉO - Attendu tant par ses détracteurs que par ses partisans, Alain Carignon, ex-maire de Grenoble, a retrouvé ce lundi 16 décembre un siège au conseil municipal de Grenoble… vingt-quatre ans après l'avoir quitté. Candidat au fauteuil de maire de la ville, l'ancien édile s'est ainsi offert une tribune politique et médiatique de choix à trois mois des élections municipales.
"Patrick*, Alain, tous ensemble !" ou encore "Carignon, garde l'argent ». Voilà ce qu'on pouvait notamment lire sur les nombreuses pancartes brandies par des opposants au retour d'Alain Carignon au conseil municipal. En face, ses partisans inconditionnels, munis d'écharpes blanches portant la mention « Alain Carignon avec la Société civile ».
Une fois retournées, celles-ci laissent apparaître ces quelques phrases : « Fête des tuiles, information judiciaire » ou encore « Piolle, actionnaire Singapour ». Ce lundi 16 décembre, tous attendaient impatiemment, pour des raisons opposées, l'ancien édile devant le siège de la Métropole, avant le début du conseil municipal de Grenoble.
Une tribune politique et médiatique de choix
Vingt-quatre ans après l'avoir quitté, l'ancien maire condamné pour corruption en 1996 allait en effet y retrouver une place. Mais, cette fois-ci, en qualité de conseiller municipal d'opposition. Un coup d'éclat réussi grâce à une manœuvre légale : la démission fort opportune de deux élues de la liste de Matthieu Chamussy sur laquelle il figurait en neuvième place en 2014.
De quoi braquer les projecteurs des médias sur l'ancien maire et ainsi lui offrir une tribune politique de choix. Ce à peine trois mois avant que ne se déroule le scrutin des municipales de mars 2020. Pour autant, l'accueil d'Alain Carignon par les deux comités devant la Métro a fait un flop.
Et pour cause, ce dernier n'a pas emprunté le chemin espéré et rejoint l'hémicycle sans encombre. Échappant ainsi aux quolibets de ses détracteurs qui voulaient marquer, à leur manière, "le retour du corrompu ».
Retour en images sur quelques courts épisodes de ce début de conseil municipal sortant assurément de l'ordinaire. Une session durant laquelle Alain Carignon comptait bien ferrailler contre la politique menée par Éric Piolle. Comme un avant-goût de débat électoral.
Joël Kermabon
* Patrick Balkany, le maire de Levallois-Perret, actuellement emprisonné après un procès pour fraude fiscale.