EN BREF – Le fonds de dotation Clinatec a fêté ses cinq ans d’existence, le 7 novembre dernier, lors d’une soirée caritative à Paris. L’occasion de faire le bilan des cinquante projets financés en cinq ans. Mais également d’annoncer le lancement d’appels à projets dans le cadre de « Clinatec phase 2 ».
« Ouvrir à de nouveaux médecins l’expertise technologique et la technicité développées sur les plateformes Clinatec. Et servir ainsi un maximum de pathologies et d’essais cliniques en soutenant les travaux en cours ». Telle est la volonté affichée par Jean Therme, président du conseil d’administration du fonds de dotation du centre de recherche biomédicale grenoblois Clinatec.
Cet organe de mécénat (le seul) du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) célébrait, le 7 novembre dernier, ses cinq ans d’existence. Une soirée caritative intitulée « l’Homme réparé », organisée à l’Automobile Club de France à Paris.
Thibault Lanxade, président du comité de campagne, a rappelé quant à lui l’ambition du fonds aux mécènes et partenaires de Clinatec : lever 5 millions d’euros par an en parrainage à l’horizon 2024.
En cinq ans, Clinatec a levé 17 millions d’euros pour la recherche
Thierry Bosc, directeur du fonds de dotation, souligne les avancées déjà réalisées en cinq ans par Clinatec dans le champ de l’innovation technologique au service des patients. « Dix sept millions d’euros levés auprès de grands mécènes ont permis le financement de cinquante projets et l’accélération des recherches menées à Clinatec par les équipes du CEA et du Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (Chuga) », se réjouit-il.
En fer de lance, le projet BCI (Brain Computer Interface) a d’ores et déjà permis à un patient souffrant d’un handicap moteur lourd de remarcher grâce à un exosquelette.
« Les images de Thibault, patient tétraplégique contrôlant son exosquelette par la pensée ont fait le tour du monde », se félicite le centre de recherche. « Ce projet devenu un symbole de Clinatec, révèle au grand public l’enjeu majeur que va revêtir la technologie dans la médecine de demain », estime-t-il encore.
Car, au-delà de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA) appliquées au handicap, Clinatec innove dans plusieurs autres domaines : « La lumière, le froid, l’électricité sont devenues des thérapies et ouvrent la voie à des traitements révolutionnaires dans les champs du cancer, du handicap, de l’épilepsie et des maladies neurodégénératives », rappelle Thierry Bosc.
Après cinq ans de développement et fort de ses résultats, le projet de neuro-illumination appliqué à la maladie de Parkinson s’ouvre ainsi cette année à la maladie d’Alzheimer. En 2020, sera également lancé un second grand projet BCI, baptisé « BCI 2 ». Son objectif à cinq ans ? Que les progrès réalisés sur la tétraplégie puissent accompagner le patient « du laboratoire à la maison ». Et permettent ainsi d’instiller des changements notables dans le quotidien et la qualité de vie des personnes tétraplégiques.
« Clinatec Phase 2 » avec de nouveaux médecins et projets
Outre le financement de ces nouveaux axes de recherche, le fonds nourrit désormais l’ambition de faire entrer de nouveaux médecins et de nouvelles thématiques au sein de Clinatec. Ainsi, dans ce cadre baptisé « Clinatec phase 2 », va-t-il lancer, en qualité d’opérateur de recherches, deux nouveaux types d’appels à projets en 2020.
Le premier, destiné aux médecins du Chuga, concerne des projets s’étalant sur deux ans. Le second se consacre au recrutement de chercheurs internationaux. Le tout, sur des chaires d’une durée de quatre à cinq ans, « centrées sur de l’innovation de rupture », précise Clinatec.
Véronique Magnin