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La Ville de Grenoble et la Métropole favo­rables à la vidéo-ver­ba­li­sa­tion contre les vio­lences routières

La Ville de Grenoble et la Métropole favo­rables à la vidéo-ver­ba­li­sa­tion contre les vio­lences routières

FOCUS – La Ville de Grenoble a fait le point, ce jeudi 24 octobre, sur les actions menées par la police muni­ci­pale contre les vio­lences rou­tières, à l’oc­ca­sion d’un contrôle de vitesse bou­le­vard Maréchal Joffre. Pour aller plus loin dans la lutte contre les acci­dents, la Ville et la Métropole se disent favo­rables à la mise en place de radars per­ma­nents et d’un sys­tème de vidéo-verbalisation.

La police municipale de Grenoble au cours d'un contrôle de vitesse en attendant peut-être la vidéo-verbalisation. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La police muni­ci­pale de Grenoble au cours d’un contrôle de vitesse. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« À l’é­chelle de dix ans, on dépasse les cent morts sur l’ag­glo­mé­ra­tion dont une dizaine par an à Grenoble, prin­ci­pa­le­ment sur les grands axes et tous liés à la vitesse », déplore Éric Piolle. Ce triste constat du maire de Grenoble inter­ve­nait dans le cadre d’un contrôle de vitesse orga­nisé ce jeudi 24 octobre bou­le­vard Maréchal Joffre.

L’occasion pour la Ville de faire le point sur les actions menées régu­liè­re­ment par la police muni­ci­pale (PM) contre les vio­lences rou­tières. Car c’est sys­té­ma­tique, toutes les semaines, la PM gre­no­bloise pro­cède à des contrôles de vitesse, prin­ci­pale source d’ac­ci­dents en Isère.

Et pour cause. Si com­pa­rée à d’autres ter­ri­toires de même taille* la métro­pole gre­no­bloise fait figure de bonne élève, on déplore déjà, en 2019, 66 décès dans le dépar­te­ment. Soit dix per­sonnes de plus que l’année der­nière à la même période. Autant de rai­sons pour les­quelles la Ville entend bien « aller plus loin ». Notamment avec encore plus de pré­ven­tion, des radars per­ma­nents et, pour­quoi pas, la mise en place de la vidéo-verbalisation.

Allier pré­ven­tion aux contrôles et répres­sion des infractions

La vitesse en ville ? Un vrai pro­blème que la muni­ci­pa­lité prend à bras le corps. « Si tout le monde res­pec­tait les 50 km/h, bien qu’ils le soient lar­ge­ment, ce serait déjà bien ! », lance Éric Piolle. À ce sujet, l’é­dile ne manque pas de rap­pe­ler le pas­sage aux 30 km/h en 2016 dans l’ag­glo­mé­ra­tion, où désor­mais seules 11 % des rues affichent encore le pan­neau de limi­ta­tion à 50 km/h.

« Sur le 30 contre 50, il y a un enjeu de res­pect de cette vitesse et de contrôle des dépas­se­ments. Beaucoup de pré­ven­tion est faite mais encore faut-il qu’elle s’al­lie à de la répres­sion et des contrôles », pour­suit le maire. Mais pas seule­ment, com­plète-t-il. Pour que ça fonc­tionne, le tout doit s’ins­crire dans un « conti­nuum d’a­mé­na­ge­ments urbains effi­caces ».

Éric Piolle en discussion avec un responsable de la police municipale de Grenoble. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Éric Piolle en dis­cus­sion avec un res­pon­sable de la police muni­ci­pale de Grenoble. © Joël Kermabon – Place Gre’net

En l’oc­cur­rence, c’est l’ins­tal­la­tion de radars per­ma­nents qu’Éric Piolle appelle de ses vœux. « Évidemment, l’État met ses moyens aux endroits les plus stra­té­giques mais, en milieu urbain, nous avons besoin de ces maté­riels », insiste-t-il. C’est en tout cas une demande ferme que Grenoble mais aussi la Métropole et le SMTC adressent à l’État.

Et la « métro­pole apai­sée » tant bro­car­dée, où en est-elle ? Pour Éric Piolle, peut faire mieux. Cependant, les choses ont pro­gressé. « Notamment en matière de bruit, tan­dis qu’a­vec les radars péda­go­giques, un grand nombre de per­sonnes s’a­daptent et res­pectent ces niveaux de vitesse », assure-t-il. Restent hélas les chauf­fards, « un fac­teur d’ac­ci­den­to­lo­gie très mar­qué », regrette le maire.

Demain, la vidéo-verbalisation ?

Le constat est impla­cable : il n’y aura jamais de poli­ciers muni­ci­paux pré­sents par­tout où des infrac­tions seront com­mises. Pour la muni­ci­pa­lité, le nombre de vic­times dans l’ag­glo­mé­ra­tion est « inac­cep­table ». Or, la vitesse est le pre­mier fac­teur de risque sur la route : un acci­dent à 50 km/h avec un pié­ton est mor­tel une fois sur deux.

Jacques Wiart, conseiller municipal délégué aux déplacements et à la logistique urbaine se dit favorable à la vidéo-verbalisation. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Jacques Wiart, conseiller muni­ci­pal délé­gué aux dépla­ce­ments et à la logis­tique urbaine. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Dès lors, que faire pour aller plus loin ? Jacques Wiart, le délé­gué aux dépla­ce­ments et à la logis­tique urbaine, lève le voile.

« La Ville et la Métropole sont favo­rables à la mise en place de la vidéo-ver­ba­li­sa­tion que per­met la nou­velle loi d’o­rien­ta­tion sur les mobi­li­tés », déclare-t-il.

À cet effet, des échanges fai­sant inter­ve­nir divers par­te­naires sont actuel­le­ment en cours pour une vidéo-ver­ba­li­sa­tion. Comment ça marche ? C’est un agent asser­menté qui, der­rière un écran, va consta­ter l’in­frac­tion et rele­ver la plaque miné­ra­lo­gique du véhi­cule fau­tif avant d’é­mettre un procès-verbal.

« Par contre, il faut que ce sys­tème de vidéo-ver­ba­li­sa­tion soit abso­lu­ment connu des usa­gers de la route », pré­cise Jacques Wiart. Une manière de pas prendre les contre­ve­nants en traître. « Ainsi, l’u­sa­ger est plus que jamais res­pon­sable de sa conduite. Le jour où il rece­vra son PV, il ne sera pas sur­pris ! »

Des actions de sen­si­bi­li­sa­tion en direc­tion des cyclistes

Si ces opé­ra­tions de contrôle et de sanc­tion visent les auto­mo­bi­listes, elle n’é­pargnent pas les cyclistes, eux aussi tou­chés par les contra­ven­tions. « Avec d’autres élus et la PM, nous par­ti­ci­pons à des actions de sen­si­bi­li­sa­tion plu­sieurs fois par an en des endroits assez cri­tiques », indique ainsi Jacques Wiart.

Avant d'utiliser un jour la vidéo-verbalisation, la police municipale de Grenoble contrôle la vitesse des véhicules boulevard Maréchal Joffre. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Avant d’u­ti­li­ser un jour la vidéo-ver­ba­li­sa­tion, la police muni­ci­pale de Grenoble contrôle la vitesse des véhi­cules bou­le­vard Maréchal Joffre. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Leur but pre­mier ? Ni plus ni moins que le rap­pel des règles. Dont celles concer­nant le port d’é­cou­teurs qui leur font « igno­rer le dan­ger qu’ils courent », ou le res­pect des feux de signa­li­sa­tion. Sur ces deux points, pas de quar­tier, les amendes tombent. « Il en va de leur santé, de leur inté­grité phy­sique sur ce genre de com­por­te­ments insen­sés », jus­ti­fie Jacques Wiart. « Sur la période 2017 – 2018, la PM a ainsi éta­bli plu­sieurs cen­taines de pro­cès-ver­baux », complète-t-il.

« En revanche, en 2018, on a mis l’ac­cent sur les ques­tions de pié­ton­ni­sa­tion et de res­pect de la zone à tra­fic limité, ce qui a entraîné une pré­sence moins forte sur les axes cyclables », admet l’élu.

« Nous allons mon­ter en puissance »

Prochaine étape : la Ville pré­voit une opé­ra­tion de sen­si­bi­li­sa­tion sur l’é­qui­pe­ment en éclai­rage bap­ti­sée « Cyclistes brillez ! » dès le mois de novembre. Là aussi, en cas de défaut d’é­qui­pe­ment, la sanc­tion sera sans appel : il fau­dra payer une amende.

La Ville de Grenoble prône la vidéo-verbalisation les violences routières. © Joël Kermabon - Place Gre'net

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Dans quelles escar­celles tombent les reve­nus issus de toutes ces contra­ven­tions dres­sés par la police muni­ci­pale ? « L’argent est col­lecté par l’ANTAI, un orga­nisme natio­nal, avant d’être rétro­cédé à la Métropole. Soit 3 à 4 mil­lions d’eu­ros », indique Jacques Wiart.

Au final ? « Nous allons mon­ter en puis­sance en matière de res­pon­sa­bi­li­sa­tion et de res­pect des règles. En cas de non-res­pect, c’est la sanc­tion. Sur ces points, nous sommes très clairs », pré­vient Jacques Wiart.

Joël Kermabon

* Unités urbaines de plus de 360 000 habitants

Joël Kermabon

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