DIAPORAMA — Plusieurs centaines de personnes se sont réunies, ce jeudi 24 octobre, devant le Palais de justice de Grenoble à l’appel de nombreuses associations et organisations. Motif de ce rassemblement ? Un soutien aux migrants et à leurs aidants. Le guide de haute montagne Pierre Mumber passait en effet en appel devant les juges, après avoir été condamné à Gap à trois mois de prison avec sursis pour « aide à l’entrée d’un étranger ».
L’affluence était forte devant le Palais de justice de Grenoble, ce jeudi 24 octobre à 14 heures. Près de 250 personnes se sont en effet rassemblées place Firmin-Gauthier pour crier leur solidarité avec Pierre Mumber.
Condamné en première instance à Gap à trois mois de prison avec sursis pour « aide à l’entrée d’un étranger », le maraudeur des Alpes passait alors en appel devant la justice. La veille, son acolyte Kevin Lucas voyait sa peine atténuée, mais maintenue, par le même tribunal*.
À l’occasion du procès en appel de Pierre Mumber, les associations ont battu le rappel. Amnesty international, Tous migrants, Droit au logement, le CIIP ou la Cisem. Sans oublier les drapeaux de la CGT, de Solidaires ou encore de la France insoumise.
Autant d’organisations, parmi de nombreuses autres, qui appelaient au rassemblement de soutien pour les migrants et leurs aidants. Au programme, des stands, des témoignages écrits, des prises de parole et une prestation de la BatukaVI pour conclure ce moment militant.
« On devrait les féliciter »
Pour Amnesty international, Pierre Mumber n’a commis aucun crime. Le guide de haute montagne aurait simplement « offert du thé et des vêtements chauds à quatre demandeurs d’asile originaires d’Afrique de l’Ouest dans les Alpes ». Mais il a finalement été reconnu coupable car « car trois des quatre demandeurs d’asile ont ensuite échappé à la surveillance de la police ». L’ONG considère que la condamnation du maraudeur doit être purement et simplement annulée.
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Au micro, les positions de soutien se succèdent. « Pour les remercier, on les met devant le tribunal alors qu’on devrait les féliciter. Ils devraient avoir les honneurs d’aller sauver des humains dans les montagnes », s’écrient un militant du Dal à propos des maraudeurs à la frontière italienne.
Et d’ajouter qu’à ses yeux, l’humanité est en train de perdre « le gène de l’hospitalité inscrit depuis des dizaines de milliers d’années ». Sur des pancartes, des témoignages s’affichent : mauvais traitements policiers, mineurs considérés majeurs malgré leurs papiers…
« Un tiers des migrants ont des problèmes de santé et la moitié des problèmes est liée au passage de la frontière », affirme une membre d’Amnesty international. Certains n’y survivent pas : le tribunal de Gap a récemment classé sans suite le décès en février d’un Togolais de 28 ans. Un homme retrouvé mort par hypothermie le long de la route menant à Briançon.
Florent Mathieu
* Condamné en première instance à quatre mois de prison avec sursis, Kevin Lucas a écopé en appel d’une condamnation ramenée à deux mois de prison, toujours avec sursis.