FIL INFO – L’école musulmane privée d’Échirolles Philippe-Grenier a annoncé sur les ondes de RTL porter plainte pour diffamation contre le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Deux semaines plus tôt, sur France Inter, le ministre avait désigné l’école comme « d’inspiration salafiste », ce que contestent fermement ses responsables.
Son avocat avait envisagé cette possibilité et confirme à présent la démarche : l’association Unicité, gestionnaire de l’école privée musulmane Philippe-Grenier d’Échirolles, annonce porter plainte en diffamation contre le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. En cause ? Les propos tenus par le représentant de l’État sur l’antenne de France Inter, désignant l’école hors contrat comme « d’inspiration salafiste ».
Une déclaration qui heurte l’association à deux titres. En premier lieu, si le tribunal de grande instance de Grenoble a bien décidé la fermeture de l’école, la décision a été rendue sur la base d’un rapport du rectorat de Grenoble s’inquiétant du niveau de l’enseignement dispensé. Les accusations de « salafisme » figurant dans les réquisitions du procureur ne sont quant à elles pas mentionnées dans le jugement. Et l’école conteste, pour sa part, tout extrémisme ou obscurantisme religieux.
L’école a ouvert normalement le lundi 29 avril
Deuxième motif de colère : le ministre n’a pas « fait fermer » l’école, ainsi qu’il l’a pourtant prétendu sur France Inter. La décision de justice n’étant pas assortie d’une exécution immédiate, le dépôt d’un appel par l’association Unicités se veut suspensif. Ce qui n’avait pas empêché le rectorat d’adresser un courrier aux familles des élèves de l’établissement leur enjoignant de scolariser leurs enfants dans une autre école.
« Monsieur Blanquer a doublement tenu des propos excessifs. D’une part, en taxant cette école de “salafiste¨ ce qui est parfaitement erroné et, d’autre part, en prétendant pouvoir la fermer alors qu’il n’en a pas le pouvoir », a de nouveau déclaré l’avocat Michaël Bendavid au micro de RTL. Avant d’ajouter : « Les responsables de l’école m’ont demandé d’agir en diffamation contre toutes les personnes, y compris le ministre qui a tenu les propos diffamatoires. »
Quant à l’école Philippe-Grenier, sa direction indique à Place Gre’net avoir normalement ouvert le lundi 29 avril au matin, après deux semaines de fermeture pour les vacances de Pâques. La quasi-totalité de la quarantaine d’élèves scolarisés dans l’établissement serait présente. Et pour cause : le rectorat de Grenoble avait lui-même reconnu ne pas être en mesure de fermer physiquement l’école, en rappelant que « la rectrice n’a pas de pouvoir de police ».