REPORTAGE VIDÉO - Une première à Grenoble. Plus d'une cinquantaine d'activistes du mouvement écologiste et radical Extinction Rébellion Isère ont mené une action coup de poing à Grand' Place, ce samedi 27 avril. Convaincu que les marches pour le climat ne suffisent pas, ce mouvement né à Londres en 2018 appelle à la désobéissance civile non violente. Ses objectifs ? Défendre la justice climatique et sociale en entrant “en rébellion contre l'extinction du vivant”.
C'est un samedi comme les autres qui se déroule ce 27 avril dans les allées du centre commercial de Grand' Place. Comme les autres… ou presque. Mêlés à la foule, plus d'une cinquantaine d'activistes du mouvement Extinction Rébellion Isère convergent vers un point convenu à l'avance.
Au signal donné par l'un d'entre eux, brandissant une clochette, tous se jettent au sol. Certains sont munis d'affiches colorées. D'autres, toujours debout, brandissent des pancartes ou se préparent à haranguer clients et badauds à l'aide d'un mégaphone.
« Il est temps d'agir, il n'y a pas de planète B ! »
Ainsi a débuté la toute première action de désobéissance civile non violente – un die-in – menée par la branche iséroise de ce nouveau mouvement international né à Londres en 2018. Après avoir pris officiellement racine en France à Paris, le 24 mars dernier, et publié une tribune, les activistes français ont donc mené cette première action coup de poing à Grenoble. Leurs objectifs ? Défendre la justice climatique et sociale de manière plus radicale que les marches ou grèves pour le climat.
La tactique est simple : déclarer « l'insurrection pacifique » à travers des actions choc pour « entrer en rébellion contre l'extinction du vivant ». La survie sur Terre est menacée assurent-ils. « Il est temps d'agir [car] il n'y a pas de planète B. »
Le temps est compté pour de nombreuses espèces sur la planète
D'ailleurs, leur logo ne représente-t-il pas un sablier au milieu de la Terre ? Une manière symbolique d'indiquer qu'il reste peu de temps pour de nombreuses espèces sur la planète. Et, pour soutenir cette cause, les activistes se déclarent « prêts à enfreindre la loi et à en subir les conséquences. Y compris l’emprisonnement ».
C'est bien là tout ce qu'ils ont voulu expliquer aux passants quelque peu décontenancés par ce simulacre d'une extinction humaine. Mais quoi de mieux que quelques images pour résumer cette action spectaculaire ?
Des actions qui vont devenir de plus en plus radicales
Extinction Rébellion, un énième mouvement pour le climat et la justice sociale ? Les associations Attac, Alternatiba n'occupent-elles pas déjà ce créneau citoyen en France ? « Nous sommes des mouvements complètement indépendants et ne sommes pas encore un autre mouvement écologiste ou climatique », se défend un activiste. En revanche, poursuit-il, « nous essayons de brasser beaucoup plus largement une problématique qui s'avère très complexe ».
« Extinction Rébellion veut alerter sur le péril immense que nous courons à une échéance de dix à quinze années. C'est le moment de réagir et d'arriver à des actions qui, petit à petit, vont devenir de plus en plus radicales », nous confie-t-il pour conclure.
Joël Kermabon