FIL INFO – Suite à l’annonce de la mise en place d’une charte « droit et devoir » dans le cadre du Pass” Région, les élus communistes du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes adressent une lettre ouverte à son président Laurent Wauquiez. Et l’accusent d’avoir recours au « tout-sécuritaire », tout en refusant de pourvoir à 800 postes manquants dans les établissements.
« Vous qui dénoncez perpétuellement l’avalanche de conditions et de normes pour certains, vous n’hésitez pas à inventer de nouvelles contreparties bien plus dures pour d’autres de nos concitoyens. » Ainsi s’expriment les élus d’opposition communistes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans une lettre ouverte adressée à Laurent Wauquiez. En cause ? La charte « droit et devoir » qu’il entend instaurer à la rentrée de septembre dans le cadre du Pass” Région.
L’annonce est tombée le 1er avril : Laurent Wauquiez souhaite assortir l’obtention ou la conservation du Pass” Région de la signature d’une charte de bonne conduite. Ses trois thèmes ? « Faire preuve de respect à l’égard du personnel, agir de façon responsable dans la vie lycéenne, rendre les manuels scolaires en bon état », déclarait-il. Permettant d’obtenir de nombreuses réductions, le Pass” Région peut représenter jusqu’à 600 euros d’économie pour un lycéen.
De la « surenchère stérile »
Cette annonce a fait bondir les rangs communistes du Conseil régional. « Une fois de plus, vous décidez seul des choix opérés par notre collectivité, sans concertation aucune, ni débat au sein de l’Assemblée régionale », dénoncent-ils. Tout en fustigeant une mesure qui représente une « double peine » : un lycéen sanctionné par son établissement se verrait également sanctionné par la Région. « Nul ne peut être condamné deux fois pour les mêmes faits », rappellent les communistes.
Un fait juridique qui n’est pas le seul point de crispation abordé par les élus d’opposition. « En plus de créer de l’injustice, nous voulons rappeler que la sanction ne peut pas tout à elle seule […]. Les faits de violence sont plus forts et plus fréquents quand la communauté éducative est affaiblie », écrivent-ils encore à Laurent Wauquiez. Non sans juger que « la violence en milieu scolaire est un sujet bien trop sérieux pour qu[“il se prête] en permanence à de la surenchère stérile ».
Un « sacrifice des agents au nom de sacro-saintes économies » ?
Et les communistes d’estimer que le président de la Région n’assume pas ses responsabilités vis-à-vis du personnel des lycées. « Nous vous avions demandé de combler les 800 postes non pourvus […], vous avez répondu “moyens coercitifs, caméras et autres portiques de sécurité” », affirment-ils. Avant de reprocher au président de la Région un « véritable sacrifice de ces agents au nom de [ses] sacro-saintes économies budgétaires ».
Conclusion ? Les élus d’opposition demandent « solennellement » au Conseil régional de renoncer à la mise en place de la charte « droit et devoir » pour les lycéens. Et l’appelle « à entendre les acteurs de la communauté éducative, car ce sont eux qui au quotidien luttent contre ces difficultés scolaires, sociales et relationnelles ». Ceci au nom d’une Région qui encouragerait « la connaissance, le dialogue et le vivre ensemble » plutôt que le « tout-sécuritaire ».