FIL INFO – Jean-François Debat et Alain Buissière, membres du groupe d’opposition Socialiste et démocrate à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ont défendu un vœu condamnant les hausses de frais d’inscription annoncées pour les étudiants étrangers. Ils redoutent une généralisation, en prenant pour exemple les intentions de Grenoble INP.
« Nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que la France proclame au monde entier que l’accès à l’université française ne dépende plus du mérite, mais d’une condition préalable. » Ainsi s’expriment Jean-François Debat et Alain Bussière, conseillers régionaux Auvergne-Rhône-Alpes du groupe Socialiste et démocrate. Les deux élus d’opposition ont défendu, lors de la dernière assemblée régionale, un vœu condamnant la hausse des frais d’inscription pour les étrangers.
Le président de l’université Patrick Lévy face aux syndicalistes étudiants et Gilets jaunes s’opposant à la hausse des frais d’inscription pour les étrangers. © Solidaire étudiants
Adoptée dans le cadre du plan gouvernemental Bienvenue en France, la hausse représente pour les étudiants « extracommunautaires », soit non européens, des multiplications par dix, voire par quinze, des frais d’inscription*. Une mesure dénoncée par les syndicats étudiants autant que par les présidents d’université. Dans l’agglomération grenobloise, les Gilets jaunes ont également rejoint le mouvement de contestation du plan gouvernemental, de même qu’Éric Piolle, maire de Grenoble.
Demain, des hausses pour tous les étudiants ?
Pour le groupe Socialiste et démocrate, la hausse « revient clairement à discriminer les étudiants extracommunautaires issus des pays en développement ». Une « démarche inacceptable » qui, selon les élus d’opposition, va nuire à l’attractivité des universités de la région. Exemple ? Les inscriptions à Lyon 2 seraient en baisse de 30 à 40 % par rapport à 2018. Alors même que la faculté a annoncé qu’elle n’appliquerait pas la hausse voulue par le gouvernement.
Mais les conseillers régionaux voient surtout dans la mesure un « ballon d’essai » en attendant une généralisation des hausses. Et n’oublient pas d’évoquer le cas de Grenoble INP, qui reconnaissait dernièrement auprès de France Bleu étudier la possibilité d’augmenter les frais d’inscription des six écoles d’ingénieurs sous sa tutelle. L’estimation avancée ? Un étudiant non-boursier s’acquittant actuellement de 600 euros pourrait être amené… à en débourser 2 500.
FM
* De 170 euros en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat, les frais d’inscription passeraient à 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat.