REPORTAGE VIDÉO - La Ville de Grenoble a invité une délégation du Fonds régional d'art contemporain à visiter la tour Perret, ce vendredi 29 mars. L'occasion de lui emboîter le pas pour gravir les 560 marches menant à la table d'orientation sommitale. Quant au public, il lui faudra attendre 2022 avant de contempler le panorama depuis « la tour qui regarde les montagnes ».
La Ville de Grenoble a organisé, ce vendredi 29 mars, une visite de la tour Perret pour une délégation du Fonds régional d'art contemporain (Frac*) de la région Centre-Val de Loire.
L'objectif de cette visite ? S'informer sur la réhabilitation et la valorisation du premier édifice construit en béton armé. De quoi mieux connaître « la tour qui regarde les montagnes », une construction emblématique du patrimoine grenoblois.
La vieille dame de 95 ans est par ailleurs le dernier vestige de l'Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme de 1925. Édifiée en 1924 par Auguste et Gustave Perret, deux frères architectes, la tour est classée aux monuments historiques depuis 1998.
Une plateforme sommitale à 60 mètres au terme d'une montée de 560 marches
Après une première restauration en 1952, la tour a subi les affres du temps. Un vrai travail de sape. La corrosion a ainsi progressivement rongé l'armature métallique de l'édifice, faisant éclater le béton sur maintes des surfaces de la tour.
C'est ce qu'a constaté la délégation du Frac lors de cette visite dont nous avons emboîté le pas. Une ascension de quelque 560 marches, souvent très étroites, menant à la plateforme sommitale, 60 mètres plus haut. La récompense de cet effort ? Un vertigineux panorama se déployant sur 360 degrés, où le regard se pose sur la ville et les massifs qui l'entourent.
Une réouverture au public prévue en 2022
Le projet de restauration de la tour Perret a longtemps fait figure d'Arlésienne. Ne serait-ce qu'à travers les polémiques qui ont agité le mandat de Michel Destot, notamment en 2013. Il a été définitivement entériné par le conseil municipal de Grenoble en novembre 2016.
Les travaux de réhabilitation longtemps espérés vont ainsi finalement pouvoir débuter en 2020, avec une réouverture au public prévue pour 2022. La Ville de Grenoble a d'ailleurs désigné en janvier dernier François Botton, architecte en chef des monuments historiques, pour assurer la maîtrise d’œuvre de la restauration de la tour.
« La restauration de cet édifice poursuit la politique de valorisation du patrimoine, alors que la Ville a récemment obtenu le label Ville d’art et d’histoire », indique le magazine municipal. L’objectif est aussi de conserver un patrimoine « qui apparaît comme un élément identitaire », précise la Ville. Pour autant, assure-t-elle, « s'il reste encore à imaginer différents usages possibles à cet édifice, il pourra certainement être le lieu d’événements et d’animations variés.»
Grenoble : un modèle en matière de transition écologique ?
La visite de la tour Perret n'était pas la seule raison du passage à Grenoble de la délégation du Frac. Il s'agissait aussi pour elle de profiter de cette visite pour « découvrir les nouveaux espaces publics et apprécier les expériences d'introduction de la nature dans la ville ».
« Nous sommes intéressés par la question du devenir des villes et, plus largement, de celui de la planète, explique Jean-Jacques Sill, de l'association Les Amis du Frac et membre de la délégation.
Nous sommes confrontés à des défis de toutes sortes que nous connaissons tous qui s'imposent aux villes et aux territoires ».
Pourquoi Grenoble ? « Les initiatives qui sont prises ici et l'importance des programmes en faveur de la transition écologique pourraient servir de modèle à d'autres villes », se plaît à penser Jean-Jacques Sill.
Joël Kermabon
* Le Fonds régional d'art contemporain est une institution créée en 1982 par Jack Lang. Spécialisé dans la relation art contemporain et architecture, le Frac s'appuie sur un réseau de 23 associations régionales.