FIL INFO – Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et accessoirement des Républicains, s’est rendu dans le quartier Mistral de Grenoble, ce lundi 11 mars. Une visite (politique) surprise qui a donné l’occasion à Laurent Wauquiez de dénoncer la supposée inaction du gouvernement pour lutter contre les troubles dans le quartier. Ce que la préfecture de l’Isère, visiblement piquée au vif, a immédiatement démenti.
Le préfet de l’Isère n’a pas apprécié les déclarations de Laurent Wauquiez ce lundi 11 mars, à l’occasion d’une visite du quartier Mistral de Grenoble. Peu habitué aux déplacements dans la capitale des Alpes, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’est en effet rendu dans le quartier en proie à des troubles depuis plusieurs jours.
Une visite décidée « au dernier moment », indiquent les services de la Région. Qui n’ont pas pris la peine d’en avertir Place Gre’net.
« Je ne peux pas accepter que ce soit la France. Cela fait une semaine que durent ces violences, ce n’est pas normal », a notamment déclaré Laurent Wauquiez, cité par Le Dauphiné libéré. Une manière, pour le patron des Républicains, de critiquer le gouvernement en l’appelant à tout faire pour « rétablir l’ordre » dans le quartier Mistral. À l’approche d’échéances électorales, la visite du président de la Région ne manque donc pas d’habillage politique.
« Une connaissance incomplète du dossier »
« Le préfet de l’Isère souligne que ces déclarations semblent se fonder sur une connaissance incomplète du dossier étant donné l’accalmie très nette des violences urbaines dans le quartier Mistral depuis le 4 mars », a promptement répondu la préfecture dans un communiqué.
Une « accalmie » qui, toutefois, n’empêche pas les dégradations de continuer. Y compris au moment même de la visite du préfet aux forces de l’ordre, le dimanche 10 mars au soir.
La veille, le samedi 9 mars, la pépinière d’entreprise Artis située avenue Rhin-et-Danube était de nouveau incendiée. De nouveau ? Le bâtiment avait déjà été la cible de flammes dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 mars. Quant à l’Institut de formation de la Croix-Rouge Saint-Martin, c’est au cœur des émeutes qu’il a été incendié, dans la nuit du 2 au 3 mars. Ses étudiants ont été répartis dans les établissements scolaires de la région.
Le préfet dément toute inaction de l’État
Pour autant, le préfet dément formellement toute potentielle inaction du gouvernement. Et indique avoir obtenu « le renfort de moyens nationaux et zonaux conséquents pour appuyer les effectifs de la direction de la sécurité publique de l’Isère ». Des renforts, ajoutent les services préfectoraux, qui ont « mobilisé plusieurs centaines de fonctionnaires de police et de gendarmes mobiles ainsi qu’un hélicoptère d’observation des forces de l’ordre ».
Enfin, le préfet rappelle que l’État a annoncé la création de quartiers de reconquête républicaine (QRR) sur l’agglomération grenobloise. Une décision prise dans le cadre de la police de sécurité du quotidien, que le gouvernement avait initialement refusée au bassin grenoblois malgré les demandes répétées des élus de Grenoble, d’Échirolles et de Saint-Martin-d’Hères. Sur Grenoble, c’est toutefois le quartier Villeneuve, et non Mistral, qui sera concerné par ces QRR.