FIL INFO – Nouvelle action des salariés de STMicroelectronics du site de Crolles jeudi 7 mars. Après un premier rassemblement devant le site le 21 janvier, les syndicats CGT, CFDT et CFE-CGC appelaient de nouveau à la mobilisation. En cause ? STMicroelectronics « refuse » de verser la prime Macron à ses salariés. La direction répond pourtant avoir proposé une prime exceptionnelle, sous forme de supplément d’intéressement.
La CGT, la CFDT et la CFE-CGC ne désarment pas face à la direction de STMicroelectronics. Après un premier rassemblement devant le site de Crolles le lundi 21 janvier, les trois syndicats ont de nouveau appelé les salariés à la mobilisation, ce jeudi 7 mars. Des mouvements de protestation qui ne se traduisent pas par une grève : les rassemblements sont à chaque fois organisés durant le temps de pause, entre midi et 14 heures.
Motif de la colère syndicale ? Le « refus » de la direction de STMicro de verser la fameuse prime Macron. « La direction, avec mépris, a refusé catégoriquement de verser cette prime », écrivait la CGT dans un tract diffusé en janvier. Pour ce nouveau rassemblement, une pétition demande à la direction « de convoquer une réunion de négociation le plus tôt possible pour mettre en œuvre le dispositif de prime décidé par le gouvernement ».
STMicro souligne avoir proposé une prime d’intéressement aux salariés
Du côté de STMicroelectronics, le son de cloche est bien différent. « Le 19 décembre 2018, la direction générale de ST France a annoncé sa décision de verser une prime de soutien au pouvoir d’achat », répond le groupe à Place Gre’net. Une prime exceptionnelle « versée sous forme d’un supplément d’intéressement ». Et qui se veut dédiée en priorité aux « premiers niveaux de salaires » tout en intégrant les embauches récentes.
Montant de cette prime ? De 300 à 800 euros, selon le montant de la rémunération annuelle brute des salariés concernés. La direction de STMicroelectronics précise par ailleurs que la proposition a été remise aux trois organisations syndicales le 7 février, après deux jours de discussion sur les « modalités d’attribution de cette prime ». Et conclut en précisant que cette proposition est « toujours disponible pour signature ».
« Prime exceptionnelle » contre « Prime Macron »
Mais « prime exceptionnelle » ne signifie pas « prime Macron », rétorquent les syndicats. « Ce n’est pas du tout le même dispositif », estime Alice Pelletier de la CGT STMicroelectronics. La syndicaliste note ainsi que le supplément d’intéressement, contrairement à la prime Macron, n’est pas défiscalisé. « La direction nous a dit qu’elle couvrirait la fiscalité, mais ce n’est pas comme cela que ça marche ! », ajoute-t-elle.
De plus, le « supplément » d’intéressement interroge Alice Pelletier, qui affirme que l’intéressement lui-même des salariés n’est pas encore défini. « On ne peut pas faire un supplément à quelque chose que l’on ne connaît pas encore », ironise-t-elle. Enfin, la syndicaliste estime que ce mode d’attribution de prime ne concernera qu’une certaine tranche de salariés, au lieu de profiter à tous. Moins de 40 % des salariés seraient ainsi concernés.
La volonté est-elle de maintenir la pression sur les instances dirigeantes de STMicroelectronics ? Dans leur pétition, les organisations syndicales rappellent en effet que la prime Macron reste négociable au sein des entreprises jusqu’au 31 mars. Et si la CGT n’a jamais manqué de critiquer le « tour de passe-passe » du président de la République sur fond de crise des gilets Jaunes, le syndicat semble bien décidé à faire appliquer la prime Macron en bonne et due pour les salariés de STMicro.