EN BREF – La chaufferie de Gières commence tout juste à sortir de terre. Elle devrait entrer en fonctionnement à l’automne prochain. Un projet métropolitain qui œuvre à la fois pour la préservation de l’environnement et la diminution de la facture d’énergie, tout en donnant des perspectives à la filière bois.
« Souvent, on présente la transition énergétique comme un objectif, mais c’est déjà une réalité sur un certain nombre de territoires, affirme Lionel Beffre, préfet de l’Isère. Nous sommes déjà, ici ou là, en chemin », a‑t-il fait observer à l’occasion de la pose de la première pierre de la chaufferie de Gières, le 6 février dernier.
La construction de ce réseau de chaleur rue Jean-Jaurès, en face de la bibliothèque municipale François-Mitterand, s’inscrit en effet dans le schéma directeur énergie de la Métro. L’enjeu ? Accroître les énergies renouvelables produites et consommées sur son territoire. 90 % du bois consommé proviendra ainsi des alentours de la commune.
« La moitié de nos besoins énergétiques sont des besoins de chaleur », rappelle à ce propos Jérôme d’Assigny, directeur régional de l’Ademe. C’est pourquoi le schéma directeur prévoit la construction de quatre nouveaux réseaux de chaleur, en plus des deux déjà présents dans la région, à Fontaine et à Miribel-Lanchâtre. La chaufferie de Gières est la première de la série.
Les nombreux atouts du chauffage urbain
Les réseaux de chaleur, autrement dit réseaux de chauffage urbain, ont été développés afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Il y en a actuellement 600 en France, dont un des plus importants se trouve à Grenoble.
Les atouts du chauffage urbain ? Ils sont nombreux. Ce type de chauffage permet tout d’abord d’améliorer la qualité de l’air, un logement raccordé au réseau émettant quarante fois moins de particules qu’un appartement chauffé avec un foyer fermé. « C’est un devoir de permettre de respirer un air de qualité », déclare Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole. Qui y voit par ailleurs « un véritable élément d’attractivité du territoire ». Le réseau de chaleur de Gières devrait en outre permettre de réduire de 84 % des émissions de CO2 du quartier.
D’autre part, les réseaux de chauffage urbain sont bons pour le pouvoir d’achat sur la durée, représentant une variante de chauffage moins chère pour l’usager que le fioul collectif ou un système électrique individuel.
La chaufferie de Gières fournira de la chaleur :
- aux nouveaux bâtiments, place de la République.
- à l’école primaire, à la bibliothèque et à la salle de Laussy.
- aux copropriétés Les Arènes Le Mezzo.
Au total, le potentiel du réseau sera de 4 000 MWH, soit 480 équivalents logements.
Pierre Verri, maire de Gières, s’est quant à lui dit « très fier » en ce « moment solennel », représentant « un grand pas pour la commune ». La chaufferie devrait être utilisable dès l’automne 2019, au profit d’environ 20 % de ses administrés. « On fait de l’innovation », se réjouit le maire. Une « impulsion politique » saluée par Christophe Ferrari. « C’est là où on voit que l’impulsion locale, puis métropolitaine, peuvent donner une puissance collective en agrégeant finalement l’action des uns et des autres. »
Des perspectives pour la filière bois ?
« J’entends, depuis des années et des années, dans ce pays, qu’il faut valoriser la filière bois mais, derrière, il faut offrir des perspectives au bois. Et là, c’en est une, souligne de son côté Lionel Beffre. On fait, si j’ose dire en parlant de première pierre, d’une pierre deux coups ! On œuvre pour la préservation de l’environnement, on diminue la facture de ceux qui auront à payer leur chaleur et, en même temps, on peut donner des perspectives à la filière bois », conclut-il.
Charles Thiebaud