FIL INFO – Christian Coigné, maire de Sassenage et vice-président de l’Association des maires de France, adresse à son tour un courrier au président de la République. Une lettre dans laquelle l’élu dénonce une perte des repères identitaires et judéo-chrétiens autant que des valeurs de respect de la loi et de travail. Et attend de l’État plus de contrôles sur les chômeurs et moins de règlementations pour les communes.
Après le maire de Saint-Martin-d’Hères, c’est au tour du maire de Sassenage, Christian Coigné, d’écrire au président de la République. Un envoi qui fait suite à son entretien de quelques minutes avec Emmanuel Macron lors d’un « déjeuner républicain » à Valence, le 24 janvier dernier.
Celui qui est également vice-président de l’Association des maires de France tient ainsi à préciser sa pensée auprès de l’Élysée. Et ce autant sur la base des « doléances » de ses administrés que de son « constat très personnel ».
Sans surprise, la tonalité du courrier de Christian Coigné, conseiller départemental de l’Isère, est bien différente de celle de son collègue communiste David Queiros. Pour le maire de Sassenage, grand nombre des problèmes proviennent ainsi de « la perte de valeurs ». « La France est absorbée par la mondialisation », écrit-il, non sans décrire une Marseillaise et un drapeau français « trop souvent réduits à des emblèmes sportifs ».
« La religion est une croyance en fort déclin »
Autre élément dommageable à ses yeux : le « rejet de notre culture judéo-chrétienne ». Si le maire n’oublie pas que la loi de 1905 a séparé l’Église de l’État, il n’en juge pas moins que « la religion est une croyance en fort déclin (sic) ». Un phénomène que Christian Coigné associe à « l’irrespect des institutions et des autres » ainsi qu’à la « solidarité républicaine ». Dans une France moins « judéo-chrétienne » qu’avant, cette solidarité ne serait donc plus à ses yeux qu’un « vain mot ».
Pour Christian Coigné, l’État doit se préoccuper du « déclin de la croyance en la religion ». © Florent Mathieu – Place Gre’net
Au-delà des considérations identitaires, Christian Coigné veut également insister sur les valeurs de respect et de travail. « Les lois de la République sont bafouées », estime-t-il, avant de décrire une France où « le voleur et le délinquant n’est pas puni, ou trop peu ». Tandis que « le citoyen père de famille peut être sanctionné durement pour un infraction exceptionnelle ». Et d’appeler les forces de l’ordre à faire preuve de discernement entre le « délinquant » et le « père de famille ».
Le travail ne serait, quant à lui, plus la priorité, ni le garant d’une vie décente. Autant de facteurs qui produisent un sentiment d’isolement et une disparition de la « vie sociale et communautaire ». En ayant le sentiment de ne plus être « maître de soi », le Français estimerait avoir « tous les droits » dans une société inégalitaire. Et considèrerait que l’État et les services publics sont « à [sa] disposition pour faire droit à [ses] besoins ».
« Redonner goût à notre appartenance d’être français »
Le maire de Sassenage ne se limite pas à des constats. Il délivre aussi des solutions. En premier lieu, « redonner goût à notre appartenance d’être français ». Un objectif qui passe, explique-t-il, par « la fierté individuelle d’appartenir à un groupe qui réussit », et donc par « l’esprit de compétition dans l’éducation des jeunes ». Mais aussi par une « contribution personnelle de progression à la vie commune », dont s’acquitterait chaque Français, sans qu’il soit précisé sous quelle forme.
Christian Coigné plaide pour un système où chaque refus de poste par un employeur mènerait à une réduction de la durée d’indemnité du demandeur d’emploi. DR
Christian Coigné entend encore « redonner goût au travail ». Sa proposition ? Obliger les employeurs à déclarer tous les mois à Pôle Emploi leurs offres disponibles. « Pôle Emploi remettrait alors à chaque demandeur d’emploi une liste de dix emplois dans un rayon de dix kilomètres », poursuit l’élu. Il appartiendrait ensuite à l’employeur, et non au demandeur, de justifier d’un refus de poste motivé. Et chaque refus réduirait la durée de l’indemnité chômage du demandeur d’emploi.
Enfin, sur le chapitre institutionnel, le maire de Sassenage demande « plus de pouvoir pour les élus de proximité », y compris face à des intercommunalités jugées trop étendues et dans une démarche « d’aspiration [et de] disparition des décisions de proximité ». Christian Coigné appelle l’État à en finir avec les règles « concoctées à foison par des technocrates [qui] brident la liberté d’entreprendre », telles les PLU, loi Alur, Élan et Notre.