FIL INFO – Faut-il y voir une revendication de l’incendie des locaux de France Bleu Isère ? Dans un texte publié mardi 29 janvier sur les réseaux anarchistes, des anonymes se félicitent du sinistre. Si, selon Le Dauphiné Libéré, les enquêteurs prendraient le message au sérieux, celui-ci délivre au final peu de détails.
Une « revendication » sérieuse ? Depuis le mardi 29 janvier, un texte circule sur le réseau des sites anarchistes pour saluer l’incendie des locaux de France Bleu Isère, dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28. Selon Le Dauphiné Libéré, les enquêteurs verraient dans le message des « éléments précis correspondant avec les constatations effectuées ». Le texte, tel que publié, apparaît pourtant particulièrement vague.
« Beaucoup font couler l’encre à propos des médias pour les critiquer, peu font couler l’essence dans leur locaux pour les incendier », écrivent ses auteurs, naturellement anonymes. Avant d’ajouter : « À cela on remédie. Dans les bureaux des radios dans le centre-ville, lundi. Dans la tour hertzienne en périphérie, cette nuit », faisant référence à l’incendie d’un émetteur au sud de Grenoble. Ces mots seront les seuls dédiés à l’incendie criminel des locaux de France Bleu.
Contre les médias et la démocratie
Le reste du texte étale, comme à l’accoutumée, des considérations idéologiques à grands renforts de métaphores et d’écriture inclusive. Pour les auteurs du texte, les médias entretiennent des relations avec « les forces hostiles à ce monde ». Et avec une démocratie qui noierait son opposition dans le bain médiatique. « Elle ne tue pas la pensée de ses adversaires en les faisant taire mais en les faisant parler », juge le texte.
Pas question non plus de concurrencer les médias (forcément) « de masse ». « Saurait-on rivaliser avec les technologies de communication ennemies qu’on s’y refuserait, car la captivité nous répugne. » Les anarchistes-libertaires ou assimilés préfèrent laisser de côté une population « emmurée de bruit et d’actualités » : « Si tu n’as pas d’acouphène, tu peux tendre une oreille. nos mots, on entend les murmurer ».
Avant de se conclure par un ironique #JeSuisFranceBleuIsere, le texte adresse encore un bravo aux « courts-circuits » qui ont revendiqué l’incendie de l’église Saint-Jacques de Grenoble. Une revendication pourtant fort peu prise au sérieux, la piste accidentelle demeurant privilégiée.
Si les flammes qui ont ravagé les locaux de France Bleu sont, elles, bien d’origine criminelles, l’avenir dira si le texte publié le 29 janvier était une véritable revendication.
FM
Suite à la parution de plusieurs articles sur la publication de ce texte, le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant a indiqué au Dauphiné Libéré que le message « n’est pas une revendication mais évoque les faits en les soutenant ». [Encadré ajouté le 30 janvier à 16h30]