REPORTAGE VIDÉO - Une centaine de militants pour la cause féministe ont défendu le droit des femmes à disposer de leur corps, ce lundi 28 janvier devant la Maison diocésaine de Grenoble. Leur cible ? L'association pro-vie Alliance Vita qui diffuse, depuis le 14 janvier, un cycle de formation bioéthique intitulé « Université de la Vie ». De quoi ulcérer les opposants qui fustigent une association « proche de l'extrême droite, anti-IVG et patriarcale ».
Depuis le 14 janvier, c'est le même scénario chaque lundi aux abords de la Maison diocésaine de Grenoble. Là, se retrouvent imperturbablement depuis trois semaines des militantes féministes, des représentants de syndicats ou encore de partis politiques*. Le tout sous très haute protection policière.
L'objectif de ces rassemblements à répétition ? Défendre le droit des femmes à disposer de leur corps, le droit à l'IVG pour toutes et l'extension du droit à la PMA. L'endroit du rassemblement n'est pas anodin puisque c'est dans les locaux diocésains que l'association pro-vie Alliance Vita propose une série de quatre conférences. En l'occurrence, un « cycle de formation bioéthique » intitulé « Université de la Vie », diffusé en direct depuis Paris dans 150 villes de France. Et ce à raison d'une formation par semaine jusqu'au 4 février.
Une association « patriarcale, anti-IVG et contre la PMA pour les lesbiennes »
Il n'en fallait pas plus pour ulcérer des opposants, remontés comme des coucous chaque semaine. Ces derniers jugent en effet l'association pro-vie Alliance Vita proche de l'extrême droite, « patriarcale, anti-IVG et contre la PMA pour les lesbiennes ». Et considèrent qu'elle défend le droit à la vie en l’opposant au droit à l’avortement.
Place Gre'net a suivi deux de ces rassemblements. Notamment ceux des 21 et 28 janvier dont nous vous proposons quelques séquences, avec la réaction d'Augustin Cathignol, délégué départemental de l'association incriminée.
« Près de 5 000 femmes sont obligées d'aller avorter à l'étranger »
En France, le droit à l'avortement est « de fait » remis en cause, estiment conjointement la Plateforme des droits des femmes et le mouvement Noustoutes de l'Isère. Manque de moyens, fermetures de centres IVG dues à la politique d'austérité menée ces dernières années… Mais pas seulement.
« Le recours à la clause de conscience empêche la prise en charge des femmes dans les délais légaux », déplorent les féministes. Soit douze semaines en France, ce qui est trop court, estiment-elles. Conséquence : « Près de 5 000 femmes sont obligées d'aller avorter à l'étranger », soulignent les militantes.
S'ajoute à cela les coûts des consultations, des examens et de l'IVG qui rendent son accès aux plus démunis quasi impossible. Sans oublier le sentiment de culpabilité qui pèse sur les femmes. Une forme de punition souvent infligée « dans le cadre de l'institution hospitalière et d'une manière générale dans l'ensemble de la société ».
Autant de reculs alimentés par « un climat réactionnaire généralisé en Europe », expliquent les tenants de la cause des femmes. En cause ? « Les discours du Pape ou les déclarations de Marine Le Pen », accusent-ils. Du pain béni pour les anti-IVG. Lesquels, décomplexés, « combattent ouvertement le droit des femmes à disposer de leur corps », dénoncent les militantes.
Joël Kermabon
* Notamment : Plateforme droits des femmes de l'Isère Planning familial 38 Solidaires Isère Solidaires étudiant.e.s Grenoble NPA 38 Jeunes Insoumis.es Grenoble Jeunes Communistes de l'Isère - JC 38 Jeunes Communistes de Grenoble Jeunes Ecologistes Grenoble Jeunes Génération.s Isère Unl Isère EELV Isère Féministes Insoumis.es Grenoble UEC Grenoble PCF Isère PCF Grenoble France Insoumise Grenoble Grenoble en lutte