REPORTAGE VIDÉO - Près de 3 000 manifestants pour les organisateurs, 2 000 selon la police, ont marché pour le climat dans les rues de Grenoble, ce dimanche 27 janvier. Une quatrième marche pacifiste et festive à l'initiative du collectif Citoyens pour le climat et d’Alternatiba Grenoble. L'objectif ? Demander aux décideurs politiques de prendre les mesures nécessaires pour préserver le climat, l'environnement et la biodiversité.
« Plus chauds, plus chauds, plus chauds que le climat ! » Ce slogan désormais marque de fabrique des marches pour le climat a résonné pour la quatrième fois dans les rues de Grenoble, ce dimanche 27 janvier.
Près de 3 000 personnes selon les organisateurs, 2 000 pour la police, ont ainsi défilé pacifiquement depuis la tour Perret du parc du Paul-Mistral jusqu'à la place de Verdun. Une mobilisation plus faible que celle du 8 décembre dernier, qui avait quant à elle rassemblé, selon ses initiateurs, près de 10 000 manifestants « chauds pour la planète ». Le chiffre a toutefois été contesté, depuis, par les forces de l'ordre qui ont de leur côté dénombré seulement 3 400 participants.
L'objectif de cette nouvelle mobilisation à l'initiative du collectif Citoyens pour le climat et d’Alternatiba Grenoble ? Demander aux décideurs politiques de prendre les mesures nécessaires pour préserver le climat, l'environnement et la biodiversité. Et surtout demander « au-delà des paroles, des actes ! »
« La maison brûle et nous sommes dedans ! »
Dans les rangs des manifestants, des citoyens de tous âges, pour beaucoup venus en famille, se mêlent à des membres d'associations ou de partis politiques. Ça et là, également, quelques représentants des gilets jaunes.
Et puis des pancartes, énormément de pancartes, la plupart en forme de semonces ou d'avertissements. « Stop au génocide climatique ! », « La maison brûle et nous sommes dedans ! » Ou encore, plus synthétique, avec un simple mot – « Survivre ! » – sur certaines d'entre elles. D'autres se réfèrent à des préoccupations plus locales, comme l'élargissement de l'A480 ou le projet Neyrpic à Saint-Martin-d'Hères.
Retour en images sur cette manifestation qui s'est déroulée dans une ambiance festive et détendue.
« Pour un chercheur, être sceptique est tout à fait normal, mais là on est dans le déni ! »
À l'arrivée, place de Verdun, une lettre ouverte adressée au préfet a été lue depuis une tribune aux manifestants rassemblés devant la préfecture de l'Isère. Cette dernière, qui énumère des « mesures à prendre pour une politique climatique à la hauteur de l’urgence », fait injonction au gouvernement de prendre ses responsabilités en matière climatique.
À la suite de cette intervention, le Collectif pour des alternatives à l'élargissement de l’A480 a appelé les manifestants à signer leur récente pétition. Celle-ci demande en effet un moratoire sur le projet d'élargissement de l'A480 et « l’ouverture d’une véritable concertation citoyenne autour des scénarios alternatifs ».
Dans la foulée, la courte allocution de Samuel Morin, chercheur au Centre national de recherche météorologique (CNRM) de Grenoble. Ce dernier, signataire avec 135 autres scientifiques d'une tribune contre l'élargissement de l'A480, a une nouvelle fois dénoncé l'attitude des climato-sceptiques.
Notamment celle de certains de ses confrères scientifiques. « Quand on est chercheur être sceptique, c'est tout à fait normal. Mais là, on est dans le déni, le négationnisme face à la réalité du changement climatique en cours depuis plusieurs décennies », a-t-il ainsi réaffirmé au porte-voix.
Après le discours d'un représentant des gilets jaunes à l'invitation des organisateurs, les manifestants se sont dispersés. Juste à temps puisque c'est sous une pluie battante que s'est achevée cette quatrième marche pour le climat depuis la démission de Nicolas Hulot.
Les prochaines mobilisations, lycéennes, pour la préservation du climat auront lieu les 15 et 16 mars prochains.
Joël Kermabon