FIL INFO – Fort du succès de leur appel de soutien « exigeant » à Emmanuel Macron, les Grenoblois créateurs de l’initiative écrivent au président de la République. Et lui proposent d’adjoindre aux cahiers de doléances du Grand débat des « cahiers d’espérance du territoire ». Objectif ? Donner la parole au « terrain local ».
En l’espace de dix jours, l’appel de soutien à Emmanuel Macron lancé par des Grenoblois « héritiers d’une tradition d’innovation sociale et de solidarité » a recueilli plus de 4 200 signatures. De quoi galvaniser ses auteurs, qui écrivent à présent au président de la République pour lui transmettre les résultats de leur appel. Et lui proposer une autre approche de consultation des citoyens, sur fond de crise des Gilets jaunes.
Un grand nombre des signatures proviendraient de la capitale des Alpes. « À ce jour, plus de 1 900 habitants de la région grenobloise ont adhéré à cet appel qui exprime à votre égard un soutien exigeant et une aspiration à la paix civile », écrivent ainsi les initiateurs du texte. Parmi lesquels des “anciens” de la municipalité grenobloise sous les mandatures Dubedout et Destot. Ou de Grenoble-Alpes Métropole sous mandature Migaud.
Des « cahiers d’espérance du territoire »
Fort de ce succès, le nombre de signatures excédant de beaucoup leurs attentes, les créateurs de l’initiative veulent désormais porter un message d’espoir. À leurs yeux, les « cahiers de doléances » diffusés dans le cadre du Grand débat ne sont pas suffisants. « Un cahier de doléances, c’est quand même très négatif, ça veut dire qu’on a à se plaindre ! », résume Gérald Dulac, ancien adjoint à l’Économie de la Ville de Grenoble, qui compte parmi les auteurs du texte.
C’est pourquoi la lettre propose de créer, en parallèle, des « cahiers d’espérance du territoire ». Objectif ? Permettre à chaque citoyen de faire part de ses suggestions et de ses expériences de terrain. En somme, « partir du terrain local » pour s’interroger « sur les possibilités d’expérimentation, voire d’extension, de ce qui peut marcher pour produire du lien, de la solidarité, du mieux-être », mentionne le courrier.
Pour Gérald Dulac, ce type de projets peut permettre de trouver des réponses aux questions de pouvoir d’achat ou d’emploi, qu’il juge à la base du mouvement des Gilets jaunes. Et l’ancien élu de renouveler à Emmanuel Macron l’invitation contenue dans la lettre : « Si vous trouvez que cette initiative est bien, venez la lancer à Grenoble ! » Les auteurs de l’appel se disent en effet prêts à organiser le lancement officiel de ces fameux « cahiers d’espérance ».
Un millier de messages de soutien
Gérald Dulac attend-il une réponse ? « Oui, car je pense que notre propos est équilibré. Le message est crédible, mesuré mais quand même exigeant », estime-t-il. Avant de rappeler que l’appel au soutien s’accompagnait d’un autre appel : celui à mieux prendre en compte les collectivités et les corps intermédiaires. Et à infléchir le caractère “vertical” de la conception du pouvoir que certains voient dans la posture d’Emmanuel Macron.
Dans tous les cas, Gérald Dulac veut porter un message républicain. « Macron démission, tout le monde sait que cela ne veut rien dire : un président ça ne démissionne pas, ça va au bout de son mandat ! », considère ainsi l’ancien élu grenoblois. Qui se soucie bien peu des critiques virulentes que l’appel au soutien a pu générer. Et préfère s’appuyer sur le millier de messages positifs laissés par les signataires de l’appel de Grenoble à Emmanuel Macron.