EN BREF – Pour la troisième fois depuis le lancement du mouvement anti-pesticides « Nous voulons des coquelicots », des citoyens se sont rassemblés ce vendredi 4 janvier à Grenoble. Leur objectif ? Demander « l’interdiction de tous les pesticides de synthèse » en France. S’installant dans la durée, le mouvement entend continuer à mobiliser chaque premier vendredi du mois et a lancé une pétition en ligne.
« Gentil coqu’licot, Mesdames, gentil coqu’licot nouveau… » La célèbre comptine enfantine en guise de chant de lutte, une centaine de citoyens “anti-pesticides » battent la semelle rue Félix-Poulat.
Certains brandissent des pancartes ou s’affairent autour d’une banderole, tandis que d’autres ont épinglé un coquelicot écarlate à leur boutonnière.
Malgré le froid, tous se sont rassemblés ce vendredi 4 janvier vers 18 heures pour répondre à l’appel lancé par des associations et organisations locales dans le cadre du mouvement « Nous voulons des coquelicots ». Et réclamer à cor et à cri « une urgence planétaire » : l’interdiction de tous les pesticides de synthèse. Il s’agit du troisième rendez-vous depuis le lancement du mouvement, le 5 octobre dernier, par le journaliste Fabrice Nicolino.
Des actions d’information et de sensibilisation au long cours
« Nous nous réunissons à raison d’un rendez-vous tous les premiers vendredis de chaque mois un peu partout en France », indique Francis Odier, adhérent de la Frapna Isère. Des rassemblements réguliers qui permettent aux pourfendeurs des pesticides de synthèse d’installer leur mouvement dans la durée.
« Nous nous organisons peu à peu pour que les gens nous connaissent. Nous continuerons ce type d’action pendant deux ans pour populariser l’idée que nous pouvons nous passer des pesticides », poursuit le protecteur de la nature.
Si la sensibilisation du grand public aux problèmes d’empoisonnement par les pesticides est bien l’objectif majeur de ces rassemblements mensuels, ces derniers visent aussi les élus. Le mouvement compte en effet bien peser sur les politiques communales afin qu’elles fassent « de la défense de la biodiversité un enjeu majeur ».
Qui peut rejoindre le mouvement ? « Le collectif est ouvert à tous les citoyens, précise Francis Odier. Beaucoup d’associations ont rejoint le mouvement afin de relayer “l’appel des coquelicots” et d’inciter les gens à signer notre pétition. » Une pétition que les participants pouvaient également signer in situ et dont la version en ligne a recueilli à ce jour près de 450 000 signatures.
« Nous savons que dans certaines filières agricoles c’est possible »
Dans l’agglomération grenobloise, le mouvement essaime et des associations relaient effectivement son message au niveau communal. Pour preuve, l’association Sera Santé environnement en Auvergne Rhône-Alpes qui a créé une commission “coquelicots”. « Une partie de nos membres étaient sensibilisée à l’appel du collectif et à l’idée d’éliminer ces pesticides, tellement nocifs pour la nature et la santé », explique Joëlle Batifoulier, membre de l’association. Pour autant, le propos n’est pas d’accuser l’agriculture.
« Nous souhaitons seulement qu’au niveau politique on encourage beaucoup plus les conversions et qu’on les accompagne. Les agriculteurs ne sont que les victimes de ce système et ils en sont malades aussi », appuie la militante associative.
Les alternatives sont possibles assure-t-elle. « Nous savons aujourd’hui que dans certaines filières, notamment le maraîchage c’est possible et pas trop difficile à mettre en œuvre. »
Qu’en est-il de la politique que mène la Ville de Grenoble en la matière ? Bernard Macret, conseiller municipal délégué aux solidarités internationales présent à ce rassemblement, nous en touche quelques mots.
Joël Kermabon