WEB-DOCUMENTAIRE – Épisode 4 – Certaines espèces ont commencé à s’adapter à la hausse des températures, très sensible dans les Alpes. La forêt grimpe, des plantes et des animaux avancent leur cycle de floraison ou de reproduction. Mais d’autres ne réussiront pas leur migration. Qui va s’adapter, disparaître ? Si le lagopède alpin est sur la liste des extinctions à venir, les interactions intra et inter-espèces sont trop complexes pour laisser la hausse des températures seul maître du jeu.
Dans les Alpes, les forêts remontent en altitude. De 2 200 mètres aujourd’hui, la limite supérieure de la forêt pourrait passer à 3 500 mètres en 2050, estiment les chercheurs. La faute au réchauffement climatique ? En partie mais pas seulement.
Car le système végétal mais aussi animal, et leurs interactions, est complexe. Si quelques espèces emblématiques comme la renoncule des glaciers ou le lagopède alpin semblent condamnées par la hausse des températures et la fonte du couvert nival, difficile pour les écologues de prévoir comme vont réagir et évoluer les plantes, les mammifères et les oiseaux.
Un espace de vie de plus en plus réduit
Certes, avec la hausse des températures, les espèces vivant en d’altitude vont se retrouver à partager un espace de plus en plus réduit. Et des plantes et des animaux ont déjà avancé leur cycle de reproduction et de croissance au printemps.
« Mais est-ce que les chamois, les bouquetins, les mésanges qui dépendent de chenilles qui, elles-mêmes, dépendent des bourgeons vont pouvoir, eux aussi, avancer leur cycle ? » s’interroge Irène Alvarez, cofondatrice du centre de recherches des écosystèmes d’altitude (Créa Mont-Blanc). « On est dans une complexité intra-espèces, inter-espèces et inter-individuelle. »
Avec encore beaucoup de points d’interrogation. « On sait beaucoup ce que l’on ne sait pas », résume Ludovic Imberdis, chargé de mission au parc national des Écrins. « On n’arrive même pas à connaître le fonctionnement d’un individu… Donc connaître le fonctionnement du système est très difficile à appréhender. »
Les espèces doivent s’adapter en cent cinquante ans
Faute de pouvoir contenir la hausse des températures, reste à s’adapter. Le 19 décembre 2018, quelques jours après la clôture de la 24e conférence des Nations unies sur le climat à Katawice en Pologne, la France a mis sur les rails son deuxième plan d’adaptation au changement climatique.
Une course de vitesse ? « Ce n’est pas le premier réchauffement climatique que connaît la Terre, souligne Irène Alvarez. Mais le trait marquant de celui-là, c’est sa rapidité. En cent cinquante ans, les espèces doivent s’adapter là où elles ont mis auparavant dix mille ans. S’adapter aussi rapidement est le vrai défi. Il l’est aussi pour l’homme. »
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Patricia Cerinsek