FIL INFO – En attendant de faire un jour son entrée dans le capital du plus gros opérateur de domaines skiables au monde, le géant chinois a signé un partenariat industriel avec la Compagnie des Alpes. L’ouverture du gestionnaire de stations de ski comme Les 2‑Alpes, Val d’Isère ou Tignes à des actionnaires étrangers, notamment asiatiques, suscite depuis deux ans une forte résistance dans le massif alpin.
Le Chinois Fosun ne fera pas son entrée dans le capital de la Compagnie des Alpes. Tout du moins, pas tout de suite. Voilà plusieurs mois que la Compagnie des Alpes – plus gros opérateur de domaines skiables au monde qui gère onze stations de ski dont La Plagne, Tignes, Val d’Isère, Les 2 Alpes, Les Ménuires ou Les Arcs – espérait pourtant ouvrir sa porte au géant chinois. Avec l’espoir de pouvoir encore mieux se développer à l’étranger et viser notamment le marché asiatique où l’industrie du tourisme est en plein boom.
Les élus savoyards réclament un pacte d’actionnariat français
En négociation depuis de longs mois, le conglomérat chinois a momentanément jeté l’éponge. Il faut dire que le projet fait face, depuis près de deux ans, à une forte opposition des élus locaux, notamment savoyards, qui exigent des garanties gravées dans le marbre.
« Il n’y a pas d’objection à ce qu’un étranger entre dans le capital de la Compagnie des Alpes mais il faut un pacte d’actionnariat français », nous avait répondu en décembre dernier Hervé Gaymard, président LR du Conseil départemental de la Savoie. « C’est une assurance-vie pour le maintien des centres de décisions. » La Compagnie des Alpes tournerait-elle donc la page Fosun ? En fait, pas complètement.
Car si le Chinois ne fait pas dans l’immédiat son entrée dans le capital de la société française – toujours détenue à près de 40 % par la Caisse des Dépôts et Consignations qui conserve une minorité de blocage – les deux acteurs ont signé un partenariat industriel pour la construction d’un Snow Dôme dans la région de Shanghai.
Une annonce faite lors de la publication des résultats annuels du groupe, et en particulier du quasi-doublement du bénéfice net en 2018. Un premier pas avant d’aller plus loin ? « Nous avons décidé de privilégier, dans l’immédiat, et sans présumer de l’avenir, le pragmatisme, a expliqué le PDG de la Compagnie des Alpes Dominique Marcel. Ce qui nous intéresse, c’est d’avancer en Chine, de poser des jalons solides. »
PC