FIL INFO – Le campement de migrants installé depuis près de quatre mois sur le terrain pollué du parc Tarze a été évacué, mardi 13 novembre, suite à un arrêté du maire de Grenoble. La plupart des soixante personnes ont été orientées vers un hébergement relevant du droit d’asile ou un logement de droit commun.
La préfecture de l’Isère vient de procéder à l’évacuation du campement d’une soixantaine de migrants massés sur le petit terrain du parc Tarze, quartier Jean-Macé à Grenoble.
Une occupation « illicite », dénoncée par la préfecture dans un communiqué. « Ce terrain, dont l’occupation créait des troubles à la tranquillité publique, se trouvait dans un état d’insalubrité avancé », précise-t-elle.
Les familles venues de Macédoine et de Serbie avec enfants et malades seront au final restées près de quatre mois sur un terrain pollué par des remblais contaminés, par définition non équipés de toilettes, ni de sanitaires.
La très grande majorité des soixante migrants du campement du Parc Tarze avaient pourtant droit à un logement, au regard de « leur situation administrative et de leur vulnérabilité », reconnaît la préfecture. Les familles avaient d’ailleurs entrepris leurs démarches auprès des services idoines depuis un bon moment déjà… sans résultats jusqu’alors.
La Ville aurait joué des coudes
La préfecture aurait-elle laissé sciemment pourrir la situation, en espérant que le campement disparaisse de lui-même ? En septembre dernier, elle avait, au demeurant, tenté de régler le problème, de manière plus expéditive, en envoyant la police évacuer le campement, sans se préoccuper de reloger les migrants.
La Ville de Grenoble aurait pour sa part pesé de tout son poids pour inciter la préfecture à faire appliquer la loi sur l’asile.
C’est en tout cas ce que laissait entendre Eric Piolle, maire de Grenoble, interpellé lors du conseil municipal de novembre dernier, par le conseil citoyen indépendant A.
Le maire a expliqué que la Ville voulait s’assurer qu’une solution d’hébergement était recherchée pour toutes les personnes, avant de prononcer son arrêté d’évacuation.
Cinq adultes en situation irrégulière
À l’issue de l’évacuation du campement, mardi 13 novembre, seize famille ont été orientées vers un hébergement pour demandeurs d’asile ou un logement de droit commun, comme le prévoit la loi.
Seuls cinq adultes « en situation irrégulière au regard du droit au séjour se sont vu notifier une obligation de quitter le territoire français ou une orientation pour préparer leur éloignement », indique la préfecture, précisant qu’il leur a été « proposé une aide au retour vers leur pays ».
SC