FIL INFO — Droit au logement 38 salue le retour de l’électricité dans le bâtiment occupé du 6 rue Jay à Grenoble, dont les fluides ont été pris en charge par la municipalité. Une « victoire » que l’association utilise comme un tremplin pour ses revendications : mise à disposition des bâtiments publics vides aux personnes à la rue, avec prise en charge de l’eau, du chauffage et de la lumière.
Pour le Dal 38 (Droit au logement), c’est une « excellente nouvelle et […] une victoire pour les familles » : l’électricité a été rétablie dans l’immeuble du 6 rue Jay à Grenoble. Occupé depuis plus de deux ans par des personnes seules ou des couples avec enfants, le bâtiment est devenu au fil du temps l’un des squats les plus emblématiques de la ville. Et l’objet de plusieurs conflits entre associations et municipalité, notamment autour de la question des fluides.
« Après quasiment trois mois sans électricité, les familles vivant au 6 rue Jay peuvent de nouveau se chauffer, avoir de la lumière et se faire à manger ! », écrit ainsi le Dal 38 dans un communiqué. Ajoutant que la municipalité de Grenoble a finalement accepté de prendre en charge l’électricité et le chauffage du bâtiment. Côté Ville, on tempère l’assertion en expliquant qu’il s’agit du versement “classique” d’une subvention d’aide au fonctionnement d’une structure associative.
Le Dal appelle à la réquisition des bâtiments vides
Ce n’était pas la première fois que l’électricité était coupée dans le bâtiment occupé. Une première coupure était survenue en octobre 2017, suite à l’accumulation des factures impayées. La nouvelle coupure avait, cette fois, mené à une manifestation dans les locaux d’une agence GEG de Grenoble. Les manifestants du Dal avaient été évacués par la police sans pouvoir rencontrer les élus, et ceci au moment même de la tenue d’une Université d’été rebelle et solidaire à Grenoble.
Pour le Dal, ce n’est pas aux occupants de régler les factures. « [Elles] devraient être payées par tous les responsables de l’hébergement, à commencer par la préfecture de l’Isère », écrit l’association. À ses yeux, en effet, le préfet « pousse ces familles à occuper les bâtiments vides » en ne proposant pas de solutions de logement, en pratiquant des expulsions ou en n’appliquant pas le droit de réquisition.
Et les militants du logement de conclure en appelant les collectivités – Conseil départemental de l’Isère, Grenoble-Alpes Métropole et communes de l’agglomération grenobloise –, à « procéder à la mise à disposition inconditionnelle des bâtiments publics vides pour les personnes sans abris ». Ainsi qu’à assurer l’accès à la lumière, au chauffage et à l’eau potable en s’assurant du concours des différents fournisseurs d’énergie.