REPORTAGE VIDÉO – Grand rendez-vous militant et associatif qui se déroule actuellement sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, l‘Université d’été « solidaire et rebelle » des mouvements sociaux et citoyens propose jusqu’au dimanche 26 août des ateliers et forums pour « débattre, se former et agir ». Y participent plus de 200 organisations citoyennes, syndicales, associatives et médias indépendants.
L’amphithéâtre Louis Weil situé sur le campus de Saint-Martin-d’Hères était plein à craquer ce mercredi 22 août lors de la séance plénière d’ouverture de l’Université d’été « solidaire et rebelle » des mouvement sociaux et citoyens. Ce « plus grand rendez-vous associatif et militant de l’été » qui rassemble plus de 200 organisations syndicales, citoyennes et associatives est organisé conjointement par l’Association pour la taxation des transactions financières et l’action citoyenne (Attac) et le Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid).
Ses principaux objectifs ? Former des militants et de nouveaux publics, faire converger les mouvements, tout autant que redonner de l’entrain « pour vivre les alternatives et faire ensemble », indique le comité de pilotage de l’Université d’été. Pour y parvenir, les organisateurs proposent au public de participer jusqu’au 26 août à pas moins de 64 ateliers, 33 modules et onze forums thématiques « pour débattre et agir ».
Un événement inédit de par la diversité des acteurs sociaux engagés
L’événement n’est pas une première puisqu’en 2016 une expérience réussie du même type s’était déroulée à Besançon. « À cette occasion, nous avons vu émerger un besoin de créer du lien et des alliances pour pouvoir discuter, débattre de sujets et envisager des propositions et des alternatives communes », se souvient Sébastien Bailleul, délégué général du Crid. D’où l’ambition d’aller un peu plus loin avec l’association Attac et de porter l’Université d’été avec un ensemble d’acteurs représentatifs des enjeux et des thématiques qui traversent la société.

Grande discussion en cours entre des participants à un atelier, assis à même le sol. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Comment ? En lançant un appel aux organisations associatives, citoyennes et syndicales françaises pour porter et organiser ensemble une université nouvelle « de par sa forme et les contenus proposés », précise le délégué général. « C’est un événement inédit par la diversité des acteurs sociaux qui se sont engagés, tant au niveau national qu’au niveau local, mais aussi un enjeu de renouvellement avec le ralliement de personnes qui n’ont jamais participé à une université de ce genre », ajoute quant à elle Annick Coupé, la secrétaire générale d’Attac.
« Construire un monde juste écologique et solidaire »
En ligne de mire ? « La violence de certaines décisions politiques et d’acteurs économiques », justifie Sébastien Bailleul. Notamment « les attaques tous azimuts du gouvernement sur la question sociale » mais aussi l’affaire Benalla, « une dérive antidémocratique », la politique de refus des migrants et bien d’autres thèmes qui ne vont pas, juge l’organisation, dans le sens de la construction « d’un monde juste, écologique et solidaire ».
De quoi parle-t-on lors de cette université ? L’éclectisme est de mise. Les mouvements féministes, les migrations, les alternatives face au libre-échange, l’antiracisme, l’indépendance des médias, l’Europe, le droit au logement, la justice climatique, la réponse des mouvements sociaux face à un pouvoir autoritaire et néo-libéral…
Autant de thématiques abordées lors des grands forums qui se déroulent tous les jours de 17 à 19 heures et les très nombreux ateliers autogérés organisés dans les amphithéâtres et les salles du bâtiment Stendhal. « Mais il y a aussi tout ce qui se passe dans les couloirs, sur le village associatif et autour de la buvette », complète Annick Coupé. En tout état de cause de quoi regonfler les troupes avant une rentrée qui s’annonce agitée.
Si les problématiques nationales et locales sont abordées dans le cadre de cette Université d’été, la dimension internationale ne fait pas pour autant figure de parent pauvre. « On voit bien qu’il y a un écho international sur les questions des migrations, de la transition écologique et que la situation vécue par les mouvements sociaux français a une résonance dans d’autres espaces à l’international », souligne Sébastien Bailleul. Une dimension présente dans presque tous les modules proposés, avec notamment la présence de personnalités en provenance de douze pays.
Impliquer les médias libres dans l’organisation de l’Université d’été
« Nous avons aussi voulu impliquer, parce que c’est un sujet de société et un enjeu en tant que tel, certains médias libres dans la constitution et l’organisation de l’Université d’été », indique Sébastien Bailleul. Ces derniers tiennent en effet des stands d’information, proposent des activités, participent à des débats.
Dont Place Gre’net, qui intervient notamment ce vendredi dans un atelier et un forum sur la place des médias dans notre société et leur indépendance économique. Mais là ne s’arrête pas leurs contributions puisque des médias partenaires proposent de suivre en direct certains ateliers ou forum via des émissions de télévision ou de radio
« La finalité de cette université d’été, c’est d’en sortir plus intelligent et on l’est toujours plus collectivement », commente Annick Coupé.
Et de poursuivre : « Mais c’est aussi l’idée d’agir, de préparer des actions et des mobilisations pour les semaines et les mois qui viennent et de mettre en avant les alternatives qui surgissent partout ». Le tout dans une ambiance conviviale pour que cette université d’été soit aussi « un espace de rencontres et de moments festifs », souhaite ardemment Annick Coupé.
Joël Kermabon
Ping : Revue de presse de l’#UEsolidaire ! - CRID
Dans un souci de transparence, il serait souhaitable de connaître
qui est à l’origine du financement de cette association plutôt qu’une
autre et quel est le montant de ce financement?
A quand la création d’une association « rebelle » contre les incivilités
et « solidaire » avec les victimes du laxisme sécuritaire?
Les différents locaux du Campus de Grenoble où se sont tenues ces diverses manifestations ont-ils été mis à disposition GRATUITEMENT à cette « Université d’été » ?
Ma question est sérieuse et j’attends une réponse sérieuse.
Merci aux journalistes de Placegenet de nous dire ce qu’il en est.
Pour répondre (partiellement) à votre question, les organisateurs, lors de la conférence de presse de présentation, n’ont pas parlé d’une mise à disposition gratuite par l’Université Grenoble-Alpes, mais de conditions raisonnables. A contrario de l’université d’une ville de l’Ouest pressentie avant Grenoble, dont le devis pour des locations de salles était « prohibitif ». C’est donc Grenoble qui a été choisie.
Merci.
« Conditions raisonnables » demande explication de la part de la Ville de Grenoble et de la Métro.
Je reproduis textuellement ici la toute fin de la page web du Machin en question(s).
« Soutien financier :
Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme. la Nef. Ville de Grenoble. Grenoble Alpes Métropole. »
Donc « Ville de Grenoble » et « Grenoble Alpes Métropole » ont contribué, participé, soutenu, financièrement.
Bien entendu, on ne me demande pas mon avis pour chaque euro consacré à ceci ou à cela à Grenoble ou dans la Métropole (et Dieu sait combien je contribue !), mais là, c’est limite de limite.
Imaginons que du temps de Carignon on ait installé une « Université d’été » sur le Campus avec tout un tas d’officines de « nouvelle-droite », comme on disait alors.
On conçoit le tollé.
Et là, rien ?
Personne ne regimbe ?
Mes (VOS, NOS) impôts doivent-ils contribuer à la tenue de manifestations idéologiques, de quelque nature qu’elles soient ?
J’attends avec impatience la réponse de mes édiles (mais pas mes idoles…).
Pour être précis, le terme « conditions raisonnables » s’applique à l’université Grenoble-Alpes, même s’il y a effectivement bien eu un soutien financier de la Ville et de la Métro d’après ce que disent les organisateurs.