FOCUS – Comment sortir de l’emprise de la prostitution ? La loi de 2016 a permis un bond en avant gigantesque en mettant en place des parcours de sortie pour les prostituées. L’association grenobloise Solenciel s’y prend autrement via de l’insertion par l’activité, en proposant une formation et un emploi aux prostituées dans le secteur du ménage. Douze femmes se sont déjà libérées de la prostitution en un an. Fort de ce succès, l’association lance un appel aux dons pour se développer…
Association de loi 1901 à but non lucratif, Solenciel s’est donné pour mission de sortir les femmes de la prostitution en leur proposant un travail dans le nettoyage écologique.
Douze prostituées ont ainsi changé de vie depuis l’existence de l’association. Laquelle a récemment soufflé sa première bougie [lire encadré]. Or, pour tendre la main à davantage de femmes et viser l’équilibre budgétaire, Solenciel a besoin d’un coup de pouce financier. La structure lance un appel aux dons…
Les ex-prostituées signent un CDI
Depuis un peu plus d’un an, l’association Solenciel procure des missions de nettoyage de bureaux, de locaux, de logements, etc. à des prostituées. L’enjeu en vérité ? Permettre à ces femmes de reprendre le contrôle de leur vie et d’échapper au milieu de la prostitution.
Le bilan de Solenciel est encourageant. Par l’entremise de l’association, douze femmes, la plupart Nigérianes, ont signé un contrat de travail et rompu leurs chaînes avec le système prostitutionnel. Les ex-prostituées signent en effet un CDI avec Solenciel qui vend ses prestations de nettoyage écologique aux professionnels : entreprises, indépendants (cabinets d’avocats, artisans, etc.), copropriétés…
Solenciel fonctionne actuellement avec une responsable, deux services civiques et huit employées. Malgré un rythme de croissance soutenu, la structure n’est pas encore à l’équilibre financier. Avec quinze « cleaners » comme les appelle Rodophe Baron, l’association dégagerait en revanche une marge suffisante pour être à flot.
Ne disposant d’aucun fonds propres, ne recevant aucune subvention « alors que nous faisons un travail d’insertion », appuie le président de Solenciel, l’association lance donc un appel aux dons d’un montant de 30 000 euros. De quoi former une quinzaine de nouvelles personnes.
L’activité de nettoyage est une idée venue des prostituées
L’association estime avoir besoin d’environ 2 000 euros pour que chaque nouvelle recrue soit dûment formée au nettoyage, dotée d’un matériel de nettoyage écologique, d’un smartphone, d’un vélo électrique pour les déplacements, ainsi que d’une remorque. Pour les anglophones, il faut aussi payer des cours de français.
Parallèlement, Solenciel doit être en capacité de proposer à chaque recrue du travail en quantité suffisante. « Nous cherchons constamment des entreprises, des copropriétés qui aient bien sûr une fibre solidaire pour de nouvelles prestations en nettoyage », indique le président.
La récolte des dons s’opère par Credofunding, une plateforme de financement catholique. Un choix qui ne doit rien au hasard, Solenciel étant un projet issu de l’association catholique Magdalena38. C’est en allant à la rencontre des prostituées dans les rues de Grenoble, en tissant des liens de confiance avec elles, que les bénévoles de Magdalena38 ont d’ailleurs eu l’idée de Solenciel.
« À chaque maraude, les bénévoles rencontrent entre 60 et 70 prostituées à Grenoble et dans la proche agglomération », explique Rodolphe Baron. L’activité de nettoyage a été suggérée par les prostituées elles-mêmes. Le projet de Solenciel s’est ensuite précisé grâce au concours de l’expertise des travailleurs sociaux de l’Amicale du Nid et de l’Appart (Althéa).
Sortir de la prostitution : un chemin de croix
« Quarante prostituées voudraient changer de vie et tapent à notre porte, annonce Rodolphe Baron. Mais nous ne sommes pas en capacité de leur venir en aide pour le moment. »
Par ailleurs, rien n’est plus difficile pour ces femmes de quitter la rue, de s’extirper du réseau de prostitution. L’emprise psychologique est forte, la famille restée au pays est parfois menacée par les proxénètes.
« Victimes pour la plupart de réseaux de traite d’êtres humains, les prostituées sont pieds et mains liées avec le proxénète qui les exploite », alerte Rodolphe Baron.
Autre barrière au changement de vie, la grande majorité n’a pas de titre de séjour et n’a donc pas le droit de travailler. À moins d’obtenir une promesse d’embauche…
« Toute entreprise peut faire cette démarche pour embaucher une personne sans papiers, rappelle Rodolphe Baron. Il suffit de justifier toutefois qu’elle a du mal à recruter dans ce secteur. » Or, le secteur du nettoyage souffre, justement, d’une pénurie de main d’œuvre.
L’association Solenciel s’engage donc à embaucher ces femmes. Ce faisant, elle leur obtient des autorisations de travail auprès de la direction départementale du travail.
Solenciel veut s’implanter à Lyon
Persuadé de la réussite de l’activité de Solenciel à Grenoble, son président envisage déjà l’ouverture prochaine d’une structure à Lyon, où la prostitution sévit aussi. Cette deuxième antenne permettrait par la même occasion à des ex-prostituées de Grenoble de s’éloigner du réseau, certaines se faisant toujours harceler.
Séverine Cattiaux
« C’EST AUSSI UN PROBLÈME DE CLIENTS QUI VONT VOIR LES PROSTITUÉES »
Pour sa soirée anniversaire, le 11 octobre dernier, l’association solidaire Solenciel a invité le sénateur EELV Guillaume Gontard, le procureur général de la cour d’appel Jacques Dallest ainsi qu’Élisa Martin, adjointe à la tranquillité de la Ville, toutefois empêchée de venir.
C’est en tant que client de Solenciel pour le nettoyage des locaux de sa permanence que le sénateur Guillaume Gontard a répondu à l’invitation de l’association.
Bien que le sénateur ne soit pas spécialiste des sujets liés à la prostitution, il est revenu sur les enjeux de la loi 2016. Un texte « qui reconnaît pour la première fois en France les prostituées comme des victimes », a‑t-il salué.
Le sénateur a aussi dénoncé les incohérences de l’État : la baisse du budget alloué à cette loi et la diminution des subventions en direction des associations, « alors que ces dernières ont pour mission d’accompagner les victimes vers des parcours de sortie – le volet social de la loi ».
« On juge des proxénètes, c’est un travail de longue haleine »
Questionné sur la lenteur de la justice, le procureur général de la cour d’appel Jacques Dallest a rassuré les personnes sympathisantes de Solenciel, venues nombreuses à la soirée d’anniversaire : « Il y a des affaires en cours. On juge des proxénètes, mais c’est un travail de longue haleine, qui n’est pas très visible ».
Celui-ci considère toutefois, fataliste : « Malheureusement, quand on met hors d’état de nuire des proxénètes, il y en d’autres qui prennent la place, dès lors qu’il y a du business à se faire […]. »
Le procureur général de la cour d’appel estime que le phénomène de la prostitution risque de perdurer, en dépit des efforts fournis : « La prostitution ce n’est pas qu’un problème de justice et de police, c’est aussi un problème de clients qui vont voir des prostituées. »
Une réflexion sur « Solenciel qui sort les prostituées de la rue par le travail lance un appel aux dons à Grenoble »
POUR EN FINIR AVEC LE PLUS VIEUX METIER AU MONDE IL FAUT SUPPRIMER L ARGENT CAR CES CA QUI ATTIRE LES FILLES POUR VENDRE LEURS CORPS
MALHEUREUSEMENT LES PLUS GRANDS PROXENETTES CEST ETATS ET SES MILLIARDAIRES DE EUROS QUI SONT LA CAUSE DES PROSTITUEES LES MILLIARDS DE EUROS INUTILES QUI SONT LA REALITEES DES PROXENETTES ET CES FILLES JE LEURS LANCE PAS LA PIERRE ILS SONT VICTIMES DE L ARGENTS QUI ES PAS PARTAGER EQUITABLEMENT LES FILLES QUI FONT CA SONT UTILES ET RENDENT SERVICES AUX ADOLESCENTES QUI SOULAGES PAR LE PLAISIRS SEXUEL LES JEUNBES GARCONS QUI VEULENT PAS FAIRE SOUFFRIRS LEUR AMIE EN PASSANT A ACTES SEXUELS TABOUT DANS BEAUCOUP DE FAMILLES ET DE GARCONS SENSIBLES QUI APPRENNENT COMMENT FONCTIONNE LE CORPS HUMAIN ET SES PLAISIRS SEXUELS