FIL INFO — Drôle de découverte sur le centre du CEA de Grenoble, où des travaux de terrassement ont mis à jour un obus datant probablement de la Première guerre mondiale. Insolite ? Pas tant que cela aux yeux de Frédéric Tournebize, directeur adjoint du CEA, qui rappelle que le site est situé sur un ancien polygone d’artillerie.
Si réaliser des travaux sur la place Grenette de Grenoble peut réserver quelques belles découvertes archéologiques, c’est une surprise d’un autre ordre que des travaux de terrassement sur le site du CEA de Grenoble ont mis à jour. Mardi 6 novembre, le personnel du chantier est en effet tombé nez à nez avec un obus d’un mètre de long et de 24 centimètres de large contenant, selon nos confrères de France 3, 50 kilos d’explosif.
Panique à bord ? Pas vraiment, du côté de l’équipe du CEA. Pour le directeur adjoint Frédéric Tournebize, la mésaventure n’est jamais qu’un « épisode », voire un non-événement. « Le site du CEA est un ancien polygone d’artillerie. On trouve donc régulièrement des objets issus de son passé militaire », nous explique-t-il. Dans le cas présent, sauf infirmation ultérieure des experts, l’obus daterait de la Première guerre mondiale.
Ni le premier, ni le dernier…
Dès la découverte de l’objet, les travaux ont naturellement été interrompus et un périmètre de sécurité de 50 mètres a été établi, tandis que le CEA faisait appel à la Sécurité civile. Celle-ci a procédé aux premières constatations mais n’a pas encore extrait l’objet du site. « Ils reviendront dans quelques jours, j’espère assez rapidement parce qu’on a envie de reprendre les travaux mais il n’y a pas plus d’urgence que cela », juge avec calme le directeur adjoint.
Un calme d’autant plus de mise que ce n’est pas la première fois, ni certainement la dernière, que ce genre de découverte survient au CEA. « Quand le synchrotron a été construit, on en a découvert un certain nombre », se rappelle Frédéric Tournebize. Qui n’exclut pas, une fois les travaux de terrassement repris, une nouvelle trouvaille du même ordre : « Chaque fois qu’il y a des travaux, les gens sont prévenus. C’est notre vie ! »
De quoi laisser rêveur si l’on se souvient que le site du CEA de Grenoble a hébergé, durant cinquante ans, trois « mini » réacteurs nucléaires de recherche, baptisés Mélusine, Siloé et Siloëtte. Après la mise à l’arrêt du dernier réacteur en 2002, le site a alors opéré sa phase de dénucléarisation. « J’ai fait démanteler toutes les installations nucléaires de Grenoble », rappelle ainsi le directeur adjoint. Sage précaution, sans doute, pour un site construit sur une antique poudrière.