FIL INFO — Les membres du collectif Île Verte, opposé à la construction d’un nouvel immeuble au sein du quartier grenoblois, ont déposé une pétition à l’Hôtel de Ville de Grenoble le mardi 6 novembre. Une pétition dans laquelle sont également dénoncées les orientations du Plan local d’urbanisme intercommunal, en passe d’être adopté par le conseil métropolitain
Nouvelle étape dans la lutte du quartier Île Verte de Grenoble contre la construction d’un nouvel immeuble, au croisement de la rue Lachmann et du quai Jongkind. Le collectif Île Verte, constitué pour porter la parole des opposants au projet, s’est rendu à l’Hôtel de Ville de Grenoble le mardi 6 novembre pour remettre les quelque 800 signatures recueillies par leur pétition, en ligne et en version papier.
Sur une parcelle de terrain très resserrée est en effet envisagée la création d’une immeuble d’une vingtaine de mètres de hauteur. De quoi sensiblement modifier la physionomie du quartier, autant que la vue des voisins et des riverains sur les montagnes. Une révision à la baisse de la hauteur de l’immeuble n’avait par ailleurs pas suffi à apaiser la colère du quartier, qui s’était notamment exprimée face aux porteurs du projet lors d’une réunion publique houleuse le 26 juin dernier.
Une absence de concertation ?
Depuis, le premier projet de construction déposé auprès de la municipalité grenobloise a été retiré, remplacé par un autre dont les riverains ne connaissent pas le détail. De quoi agacer d’autant plus l’un des membres du collectif, qui souhaite garder l’anonymat. « On n’est pas dans la concertation citoyenne : la pétition circule depuis un moment, les élus et le service d’urbanisme sont au courant, mais un deuxième permis est déposé dont on ne connaît pas la teneur ! », constate-t-il.
Aucun doute pour le collectif, dans tous les cas : le projet constitue une « aberration » pour le quartier de l’Île Verte. Une aberration qui pourrait devenir la norme ? C’est ce que redoute le collectif face aux intentions du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) que doit adopter la Métro au mois de décembre. De nouvelles règles autoriseraient, dans ce cadre, des constructions le long de l’Isère, sans distinction de zones, pouvant atteindre les 26 mètres de hauteur.
Une « densification douce » de l’Île Verte
Le livret communal consacré à Grenoble au sein du PLUI insiste cependant sur la nécessité de « renforcer la présence du végétal dans la ville et de favoriser les continuités vertes », autant que sur la préservation des « zones d’habitat pavillonnaires dans la ville centre ». À ce titre, le quartier Île Verte est clairement identifié comme un site très végétalisé, ce qui n’empêche pas la Métro d’y prévoir une « densification douce ».
De quoi inquiéter le collectif Île Verte, qui appelle la Métro à revoir sa copie en estimant que le nouveau PLUI est une invitation à concevoir des projets comme celui qu’il combat. « Nous déplorons ce décalage entre les discours d’approche et les réalités bien différentes des annonces. On trouve des vœux pieux, mais on se retrouve avec un immeuble en dur et en béton ! », conclut avec dépit le membre du collectif.