DÉCRYPTAGE - La Ville de Grenoble y voit une belle opération, la chambre régionale des comptes de lourdes irrégularités. Le rachat en 2015 par la Ville du siège de la caisse régionale du Crédit agricole, s'il n'a pas ému le parquet, intrigue les magistrats financiers. Dans leur audit des comptes de la ville, ils pointent des décisions prises rapidement, de manière peu transparente, à la demande de la banque, et des conditions financières peu avantageuses pour la collectivité.
Les conditions du rachat fin 2015 du siège de la caisse régionale du Crédit agricole par la Ville de Grenoble, dans le but de regrouper ses services administratifs et de rationaliser son foncier, ont pour le moins surpris les magistrats de la chambre régionale des comptes (CRC).
Dans son audit des comptes de la Ville, la CRC pointe les conditions d'acquisition et de financement du rachat du bâtiment Paul Claudel, les jugeant non seulement « critiquables » mais également « irrégulières ». La Ville de Grenoble a-t-elle fait une fleur au Crédit agricole ? Les magistrats financiers y voient une aide économique de la collectivité à la banque. Une sorte de subvention déguisée en somme. Sauf que le “coup de pouce” est illégal.
Combien le Crédit agricole a-t-il gagné dans l'opération ? 400 000 euros par an, « au moins » relève la CRC. Le temps que la banque déménage dans son nouveau siège sur la Presqu'Île, soit pas avant 2019. On peut ainsi estimer qu'elle aura fait une substantielle économie de 1,6 million d'euros. Comment a-t-on pu arriver à ce tour de passe-passe ?
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