FIL INFO – Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, réclame que les pouvoirs de police judiciaire dans les transports soient délégués aux présidents de région. Coup de com” rétorquent ses opposants à la Région.
Au salon international de l’agriculture 2018. Paris, Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Visite officielle de Laurent Wauquiez. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net
Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes souhaite que les pouvoirs de police judiciaire soient délégués aux présidents de région en matière de transports, et notamment ferroviaires. Dans une conférence de presse lundi 17 février, Laurent Wauquiez a ainsi réclamé une modification de la loi.
« La loi Notre a confié le pouvoir de gestion des transports régionaux aux régions mais pas le pouvoir de police », fait remarquer son cabinet. « On est bloqué dans pleins de domaines, notamment pour avoir accès à certaines données. »
Déléguer les pouvoirs de police en matière ferroviaire à la région ? L’idée fait bondir les élus d’opposition du groupe du Rassemblement citoyens, écologistes et solidaires (RCES). Pour eux, Laurent Wauquiez « brasse du vent », surfant sur l’actualité politique, la vague sécuritaire et notamment la question de l’armement de la police municipale.
Déjà 135 millions d’euros dans les gares, lycées et TER
« Cette idée sort de nulle part, tance Jean-Charles Kohlhaas, élu RCES et membre de la commission transport. Sauf à dire que la police nationale ne fait pas correctement son travail, je n’en vois vraiment pas la nécessité pour les Auvergnats et Rhônalpins, si ce n’est pour un, Laurent Wauquiez, qui encore une fois agite la polémique autour de lui. »
Le président de région entend bien faire de la sécurité l’épine dorsale de sa politique.
Première région française en matière d’investissements dans le domaine – la Région parle de bouclier de sécurité –, elle a en trois ans investi 135 millions d’euros dans les gares, lycées et TER.
Portiques et vidéo-surveillance dans les lycées, doublement du nombre d’agents de police ferroviaire dans les TER, caméras dans les gares… Laurent Wauquiez équipe à tout-va. Et après avoir mis en place la gratuité dans les TER pour les policiers nationaux et les gendarmes, le président de région entend faire de même pour la police municipale.
« Notre président de région est encore dans la communication »
« Cette idée [la gratuité pour la police municipale, ndlr] n’est pas nouvelle, poursuit Jean-Charles Kohlhaas. Après deux ans d’expérimentation de la gratuité des TER pour la police nationale et la gendarmerie, on n’a aucun bilan. Nous ne savons pas en quoi cela a amélioré la sécurité des voyageurs. Bref, notre président de région est encore dans la communication. Pour les policiers municipaux, ils ne peuvent intervenir en dehors de leurs territoires municipaux… »
D’après la Région, 12 000 cartes de gratuité ont été distribuées aux forces de l’ordre. Et « 30 % des policiers et/ou gendarmes bénéficiaires de la gratuité TER sont déjà intervenus ou ont signalé une infraction ».
Une mesure aussi gadget que populiste pour Sarah Boukaala. « Autant le renforcement de la police ferroviaire peut être discuté, autant vouloir inciter via la gratuité du transport des policiers municipaux en civil, évidemment sans leur arme de service, à intervenir, relève de la démagogie la plus totale, souligne la présidente du parti radical de gauche à la région. La première des sécurités est liée à la présence des contrôleurs, et en la matière, la Région a été incapable de contraindre la SNCF à maintenir leur présence dans tous les trains ».
PC