DÉCRYPTAGE – Au cœur de l’été, un groupe d'infirmiers des services gériatriques du CHU Grenoble-Alpes tire la sonnette d'alarme. En cause : le manque d'effectifs, et par suite un personnel pressurisé, se disant contraint de "maltraiter" les patients. Un coup de gueule qui s'inscrit dans un contexte général de manque de moyens pour les personnes dépendantes en France.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn se félicite ces jours-ci. Les maisons de retraite et services à domicile ont surmonté l’épisode de la canicule estivale. Sous entendu, il n'y a pas eu de pic de mortalité chez les personnes âgées à déplorer, comme en 2003.
Pourtant, tout ne tourne pas si rond dans les services gériatriques, que ce soit dans les Ephad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), les services de soins de suite, ou les services d'aide aux personnes à domicile, dans le public ou le privé.
À telle enseigne que, dans une longue lettre diffusée cet été aux médias par le syndicat CGT, une dizaine de soignants sonnent l'alarme. Ces derniers alertent sur la « situation catastrophique en gériatrie » au CHU Grenoble-Alpes. Sont visés les deux services gériatriques du centre hospitalier : l'unité de soins de longue durée (165 lits) et l'Ehpad (80 lits).
Le problème qui agite ces professionnels de la santé ? Leur fonctionnement en sous-effectif et ses conséquences délétères pour les personnes âgées… Les soignants (infirmiers, aides-soignants) doivent faire très vite leur travail, quitte à quelque peu malmener leurs patients. Les pratiques maltraitantes seraient ainsi devenues une sorte de routine, d'après ces infirmiers excédés, qui disent « stop ».
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