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Le Cabaret frappé a souf­flé ses vingt bou­gies en pleine forme à Grenoble

Le Cabaret frappé a souf­flé ses vingt bou­gies en pleine forme à Grenoble

FOCUS – Le Cabaret frappé, qui fêtait cette année ses vingt ans, s’est achevé ce samedi 21 juillet, après avoir accueilli plus de 50 000 spec­ta­teurs. Une soi­rée de clô­ture mise à pro­fit par la Ville de Grenoble pour dres­ser un pre­mier bilan de l’é­vé­ne­ment, annon­cer le départ de Loran Stahl, le direc­teur artis­tique, vers d’autres hori­zons cultu­rels ainsi que fêter cette date anniversaire.

De gauche à droite : Corinne Bernard, Olivier Bertrand et Loran Stahl , lors du premier bilan du festival. © Joël Kermabon - Place Gre'net

De gauche à droite : Corinne Bernard, Olivier Bertrand et Loran Stahl, lors du pre­mier bilan du fes­ti­val. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Les der­nières notes de musique de la ving­tième édi­tion du Cabaret frappé se sont envo­lées dans les fron­dai­sons des vieux pla­tanes du Jardin de ville de Grenoble, ce samedi 21 juillet lors de sa soi­rée de clôture.

Depuis, les lieux ont très vite retrouvé leur aspect et leur calme habi­tuels pour le plus grand confort audi­tif des rive­rains. La fin d’une paren­thèse musi­cale et fes­tive de six jours au cœur de l’été gre­no­blois. Avec un bémol : une soi­rée a dû être annu­lée pour cause d’in­tem­pé­ries (alerte orange), au grand dam de l’or­ga­ni­sa­tion, du public et des groupes qui devaient jouer ce soir-là.

Ce jour de clô­ture était éga­le­ment l’oc­ca­sion pour la Ville de Grenoble, orga­ni­sa­trice de l’é­vé­ne­ment, d’en dres­ser un tout pre­mier bilan. Mais aussi de mar­quer la fin d’une époque avec l’an­nonce du départ de Loran Stahl vers d’autres hori­zons cultu­rels, après quinze années de direc­tion artis­tique du Cabaret frappé. Le tout accom­pa­gné d’un énorme gâteau d’an­ni­ver­saire pour fêter avec l’é­quipe et les repré­sen­tants de la Ville les vingt ans du festival.

Un fes­ti­val de centre-ville par­ti­cu­liè­re­ment apprécié

« Le Cabaret frappé a, depuis vingt ans, évo­lué dans une unité de lieu que nous avons pu main­te­nir dans le cœur de ville. C’est d’ailleurs la par­ti­cu­la­rité pour laquelle il est connu en France et appré­cié par beau­coup d’ar­tistes qui s’y sont pro­duits », explique Olivier Bertrand, conseiller muni­ci­pal délé­gué à l’a­ni­ma­tion et aux temps festifs.

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Quid de cette édi­tion 2018 ? « Nous sommes heu­reux de voir qu’elle s’est bien dérou­lée mal­gré l’an­nu­la­tion de la soi­rée du 20 juillet », se féli­cite l’élu.

« On savait que ça allait arri­ver un jour ou un autre. Quand on est sur de l’es­pace public, en exté­rieur et au mois de juillet, sta­tis­ti­que­ment, sur six jours de concerts cer­tains arrivent sur une période ora­geuse et c’est la pre­mière fois en vingt ans que cela se pro­duit », com­mente Olivier Bertrand. « On n’au­rait pas pu lais­ser du public dans le jar­din de ville dans les condi­tions que nous avions cette soi­rée du 20 juillet », assure l’élu.

Pour autant, cer­taines soi­rées on fait plus que le plein. Notamment celle du mardi 17 juillet où Arash Sarkechik et Gnawa Diffusion, le « groupe mythique du bas­sin gre­no­blois », ont ras­sem­blé « à vue de nez », pré­cise Olivier Bertrand, plus de 10 000 spectateurs !

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« Les chiffres que l’on donne aujourd’­hui seront cer­tai­ne­ment cor­ro­bo­rés ne serait-ce que par la consom­ma­tion sur la buvette, celle des bars atte­nants, celle des camions-res­tau­rants (food trucks) ou encore par la fré­quen­ta­tion du par­king Philippeville », com­plète Loran Stahl. Le tout « dans une super tran­quillité, sans dépas­se­ment des horaires, sans vio­lence, avec un volume sonore plus atten­tif aux rive­rains », sou­ligne le direc­teur artistique.

Une fré­quen­ta­tion glo­bale de plus de 50 000 spectateurs

Au final, anti­ci­pant la der­nière soi­rée, l’or­ga­ni­sa­tion annon­çait une fré­quen­ta­tion glo­bale de près de 50 000 per­sonnes [60 000 en 2017, ndlr], tout confondu : les flux, les ani­ma­tions et la fré­quen­ta­tion des spec­tacles. « Nous sommes sûrs de ce que nous avan­çons. Nous avons appris à jau­ger au cours de toutes ces années. Nous n’a­vons aucun inté­rêt à gon­fler les chiffres, sur­tout depuis que c’est un évé­ne­ment gra­tuit. La légi­ti­mité du Cabaret frappé c’est la pré­sence du public », appuie Loran Stahl.

« Vingt ans, cela veut dire que le Cabaret frappé a ren­con­tré son public. Il n’y a plus beau­coup de monde à Grenoble, pour­tant ici c’é­tait plein à cra­quer tous les soirs ! », enchaîne Corinne Bernard, l’ad­jointe à la culture.

Olivier Bertrand et Loran Stahl. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Olivier Bertrand et Loran Stahl. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Je n’ai pas inventé le Cabaret frappé, j’y suis venu parce qu’il exis­tait. J’ai tenté du mieux que j’ai pu de faire gran­dir l’é­vé­ne­ment. Ce qui m’a attiré c’est ce mélange de pro­po­si­tions assez proche de ma propre culture, de ma propre façon de voir et de sen­tir les choses », se sou­vient Loran Stahl, remer­ciant au pas­sage la muni­ci­pa­lité de la confiance qu’elle lui a accordée.

Pour autant, « cela n’a pas tou­jours été un long long fleuve tran­quille, ça n’a pas tou­jours été simple, mais pas de haute lutte non plus », pon­dère le direc­teur artis­tique. Loran Stahl n’ou­blie pas « l’ar­mée des ombres », tous les tech­ni­ciens qu’on ne voit jamais et qui se sont dépas­sés pour offrir, pour cer­tains depuis vingt ans comme Sébastien Ortega, le direc­teur tech­nique, le meilleur d’eux-mêmes. « Je ne suis rien sans les autres et c’est un grand merci que je leur adresse », confie, mani­fes­te­ment ému, le programmateur.

« Je suis très heu­reux de quit­ter un évé­ne­ment en très bonne santé »

Loran Stahl s’en va mais le Cabaret frappé va per­du­rer insiste Olivier Bertrand, espé­rant ainsi mettre un terme à cer­taines rumeurs cir­cu­lant dans les milieux “aver­tis”. « Je suis très heu­reux de quit­ter un évé­ne­ment qui est en très bonne santé. Je suis content que l’on se l’ap­pro­prie dans un contexte paci­fique parce que les gens ont sou­vent pensé que l’on pro­po­sait quelque chose de cli­vant », explique le direc­teur de la programmation.

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À savoir des artistes aux styles mécon­nus, échap­pant aux gros cou­rants média­tiques et, par­tant, à une cer­taine publi­cité cultu­relle. « Là, nous nous sommes effor­cés de par­ti­ci­per à l’é­du­ca­tion popu­laire en pro­po­sant des choses soit issues des cou­rants conve­nus mais qui ont du fond, soit des décou­vertes sus­cep­tibles de dépas­ser les sec­teurs où ils évo­luent », rap­pelle Loran Stahl, jus­ti­fiant ainsi la répu­ta­tion de « déni­cheur de talents » du fes­ti­val. « Ça va conti­nuer, d’autres vont conti­nuer de racon­ter cette his­toire », conclut-il.

« C’est un fes­ti­val qui est en bonne forme dans un pay­sage cultu­rel loin d’être évident aujourd’­hui avec tous ceux qui s’essoufflent et tirent la langue finan­ciè­re­ment », affirme Olivier Bertrand. Des mots qui ont leur poids lorsque l’on sait qu’il y a cinq ans il y avait encore 3 500 fes­ti­vals d’été en France et qu’il n’en reste plus que 1 500.

340 000 euros de budget

L'équipe du Cabaret frappé autour de son gâteau d'anniversaire. © Joël Kermabon - Place Gre'net

L’équipe du Cabaret frappé autour de son gâteau d’an­ni­ver­saire. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Quand au bud­get, l’élu l’as­sure « on est dans les clous » avec 340 000 euros dont 78 000 euros de bud­get artis­tique pour 24 pro­duc­tions. En face des­quels il faut mettre les recettes de la buvette, des conven­tions d’oc­cu­pa­tion des camions-res­tau­rants, des droits voisins…

Olivier Bertrand tient éga­le­ment à rap­pe­ler l’in­dem­ni­sa­tion due à la buvette sur la soi­rée non réa­li­sée à cause de l’a­lerte orange météo.

Joël Kermabon

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