Grenoble : 20e lever de rideau pour le Cabaret frappé, fes­ti­val “déni­cheur de talents”

Grenoble : 20e lever de rideau pour le Cabaret frappé, fes­ti­val “déni­cheur de talents”

FOCUS – Temps fort de la sai­son esti­vale, le Cabaret frappé, fes­ti­val musi­cal du centre-ville de Grenoble 100 % gra­tuit se déroule du 16 au 21 juillet au Jardin de ville. L’événement, qui souffle cette année ses vingt bou­gies, s’ap­prête à accueillir durant six jours sur ses deux scènes des artistes inter­na­tio­naux, natio­naux et locaux. 21 concerts agré­men­tés de nom­breuses ani­ma­tions et de quelques surprises.

Près de 60 000 festivaliers sur l'ensemble des six soirées ! © Joël Kermabon - Place Gre'net

Près de 60 000 fes­ti­va­liers sur l’en­semble des six soi­rées en 2017 ! © Joël Kermabon – Place Gre’net

C’est devenu un rite, pour tous ceux qui ne sont pas en vacances en ce mois de juillet : se retrou­ver en fin de jour­née et entre amis autour d’une bière sous les fron­dai­sons du Jardin de ville, dans le cadre fes­tif du Cabaret frappé. Temps fort de la sai­son esti­vale gre­no­bloise, ce fes­ti­val orga­nisé par la Ville de Grenoble fête ses vingt ans cette année.

Du 16 au 21 juillet, se tiennent pas moins de 21 concerts. Une pro­gram­ma­tion « riche, soi­gnée et plu­rielle », agré­geant toutes les esthé­tiques, et agré­menté de nom­breuses ani­ma­tions. Un évé­ne­ment tota­le­ment gra­tuit pour un bud­get dans les clous de celui de l’an­née der­niere avec un peu plus 3’40 000 euros, tout compris.

« Le Cabaret frappé, plus que des concerts, ce sont des soi­rées de décou­verte et de sur­prises, une aven­ture ! », n’hé­site pas à van­ter l’or­ga­ni­sa­tion. Qui rap­pelle l’i­mage d’un fes­ti­val « déni­cheur de talents » impul­sée au fil des ans par les décou­vertes et le flair artis­tique de Loran Stahl, res­pon­sable de la pro­gram­ma­tion depuis quinze ans.

Scénographie revi­si­tée, dif­fu­sion en direct et parité

Pour cette 20e édi­tion, la scé­no­gra­phie des lieux a été repen­sée, revi­si­tée. Notamment l’emplacement de la petite scène réser­vée aux concerts des groupes issus de la scène locale. De quoi aug­men­ter sa visi­bi­lité, en par­ti­cu­lier depuis le kiosque abri­tant la buvette, et amé­lio­rer la flui­dité de la cir­cu­la­tion du public dans l’en­ceinte du Jardin de ville.

L'affiche 2018. © Ville de Grenoble.

L’affiche 2018. © Ville de Grenoble.

Toujours au cha­pitre des per­fec­tion­ne­ments, l’é­ven­tua­lité d’un concert ou de séquences en direct des cou­lisses (strea­ming) ne relè­ve­rait pas du fan­tasme… Mais pas d’emballement car « pour l’heure, rien n’est encore calé », nous a‑t-on laissé entendre. Ne serait-ce pas là l’une des sur­prises mys­té­rieu­se­ment pro­mises par l’or­ga­ni­sa­tion lors de la pré­sen­ta­tion du festival ?

Autre amé­lio­ra­tion, et de taille : plus de parité dans les concerts pro­po­sés au public. « Aujourd’hui, dans la pro­duc­tion musi­cale, il n’y a pas de parité, il y a plus de pro­jets mas­cu­lins que fémi­nins », explique Loran Stahl.

« Nous, nous avons fait un effort pour inclure des pro­jets fémi­nins le plus sou­vent pos­sible et même avoir car­ré­ment une soi­rée fémi­nine pour une mise en avant des fortes per­son­na­li­tés qui évo­luent en ce moment dans le monde de la musique et du spec­tacle vivant. »

Ce sera notam­ment le cas de la soi­rée du 20 juillet, au cours de laquelle se pro­dui­ront Flèche love, « une femme libre qui refuse les éti­quettes », et Sandra Nkaké qui, elle, arrive avec un nou­veau pro­jet « entre Madonna et Björk », pré­cise Loran Stahl. Sur les six jour­nées que dure le Cabaret frappé, deux seule­ment seront exclu­si­ve­ment mas­cu­lines. De quoi poser les pre­miers jalons d’une entière parité. « J’espère que les pro­chaines édi­tions conti­nue­ront à aller dans ce sens », nous confie, pru­dent, Loran Stahl.

Clins d’œil et sur­prises pour les 20 ans du Cabaret frappé

L’organisation a tenu à mar­quer le coup pour le 20e anni­ver­saire de l’é­vé­ne­ment musi­cal phare de l’été gre­no­blois. Notamment en invi­tant cer­tains artistes qui se sont pro­duits par le passé au Cabaret frappé. Tels Seun Kuti, le fils de la légende de l’afro­beat, le Nigérian Fela Kuti avec le groupe de son père Egypt 80. Ou bien encore l’au­teur, com­po­si­teur, inter­prète H‑Burns, « le plus amé­ri­cain des Français », qui vient là don­ner son seul concert de l’an­née avec, comme cadeau d’an­ni­ver­saire, une par­tie des titres de son nou­vel album, Kid we own the summer. 

Grosse affluence également à la buvette située sur le kiosque. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Grosse affluence éga­le­ment à la buvette située sur le kiosque. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Sans oublier Sandra Nkakénom­mée pour les Victoires du jazz 2018 dans la caté­go­rie voix – ou encore Gnawa dif­fu­sion, « groupe mythique du bas­sin gre­no­blois » qui s’est pro­duit une pre­mière fois au Cabaret frappé pour ses dix ans. Cette lon­gé­vité remar­quable fera d’ailleurs l’ob­jet d’une expo­si­tion pho­to­gra­phique, une rétros­pec­tive qui retrace les vingt édi­tions pas­sées, de manière par­fois inso­lite nous assure-t-on.

La scène locale à l’honneur

Mis à part ces mar­queurs com­mé­mo­ra­tifs, l’é­di­tion 2018 ne déro­gera pas à tout ce qui a fait le suc­cès des pré­cé­dentes édi­tions, avec son lot de décou­vertes, d’ex­pé­riences, d’ar­tistes émer­gents et, aussi et tou­jours, son regard sur la scène locale et régio­nale. « Un réser­voir de talents » en l’oc­cur­rence avec, cette année, sept groupes issus de la scène locale et régio­nale – sur les 21 pro­gram­més – dont trois se pro­dui­ront sur la grande scène.

Ce qui n’est pas sans risque pour des groupes en voie de pro­fes­sion­na­li­sa­tion. Mais Loran Stahl se veut ras­su­rant : s’ils sont sur la grande scène, c’est qu’ils sont en capa­cité de s’y pro­duire. « On n’a pas envie de les envoyer au casse-pipe », se défend le pro­gram­ma­teur du festival.

Loran Stahl, responsable de la programmation du Cabaret Frappé. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Loran Stahl, res­pon­sable de la pro­gram­ma­tion du Cabaret frappé. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Ainsi pourra-t-on voir ou revoir toute la diver­sité des artistes locaux : deux voix, fémi­nines et mas­cu­lines, duo gre­no­blois Poupard, l’en­semble vio­lon­celle, cla­viers et saxo­phone de Pelouse, « pop-élec­tro mélan­co­lique » de La marine, rythmes orien­taux de Arash Sarkechi… il y en aura pour tous les goûts.

La plu­part des groupes pro­gram­més sur la petite scène – ou la grande – font par­tie de la com­pi­la­tion 2018 de la Cuvée gre­no­bloise, pro­duite chaque année par l’as­so­cia­tion Retour de scène – Dynamusic . Un par­te­naire du Cabaret frappé qui gère le bar cir­cu­laire situé sous le kiosque du Jardin de ville.

La petite scène accueillera aussi le spec­tacle des deux inven­teurs poé­tiques et lou­foques de La ligue des uto­pistes non ali­gnés.

Ces der­niers, à ne pas man­quer, pro­po­se­ront « une confé­rence impro­bable dou­blée d’un concert qui l’est tout autant, via un dis­po­si­tif ines­péré de confé­rence moto­ri­sée et pliable », pro­met l’organisation.

Kokoko ! la « grosse claque » de Kinshasa

Côté grande scène, là aussi, l’é­clec­tisme règne en maître. Si la soi­rée du lundi 16 juillet est plu­tôt dans un esprit chan­son et rock, celle du len­de­main, avec notam­ment Gnawa dif­fu­sion, sera plus dans les cou­rants musique métis­sée, fusion, chan­son et élec­tro. Le mer­credi, place entre autres à Kokoko !, de la techno tout droit venue de Kinshasa en République démo­cra­tique du Congo.

L'espace détente devenu lieu de rendez-vous situé sous la buvette installée sur le kiosque. © Joël Kermabon - Place Gre'net

L’espace détente et lieu de ren­dez-vous aux abords de la buvette ins­tal­lée sur le kiosque. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« C’est vrai­ment ce que l’Afrique livre aujourd’­hui en musique élec­tro », se délecte d’a­vance Loran Stahl, qui pro­met « une grosse claque ». Et de pour­suivre : « Ce sont des gens qui ont l’ha­bi­tude de faire des concerts de six heures. Et là, on leur demande de jouer une heure et quart, ça va être com­pli­qué de les tenir ! », anticipe-t-il.

Juste avant, Clément Bazin jouera du steel drum connecté à des machines, au cours d’un « très beau pro­jet, très remar­qué ». Le jeudi 19 juillet ce sera blues, rock et pop avec Gunwood, un trio de blues et de folk en passe de deve­nir une vraie révé­la­tion puis­qu’ils rem­plissent déjà les grandes salles pari­siennes. Le trio sera pré­cédé d’H-Burns « qui livrera une pop hyper classe. Un des song­wri­ters les plus impor­tants de son époque », com­mente, non sans admi­ra­tion, Loran Stahl.

La soi­rée du ven­dredi 20 juillet sera donc exclu­si­ve­ment fémi­nine, avant d’en arri­ver à la soi­rée de clô­ture. Après la pres­ta­tion de Seun Kuti et Egypt 90, elle sera ani­mée par Mélissa Laveaux, une artiste haï­tienne et cana­dienne qui renou­velle la chan­son créole à tra­vers des his­toires et tra­di­tions de son île.

Lectures publiques, jeux du monde, séri­gra­phie et… bud­get participatif

De gauche à droite : Loran Stahl, Corinne Bernard, Éric Piolle et Olivier Bertrand lors de la présentation du Cabaret frappé. © Joël Kermabon - Place Gre'net

De gauche à droite : Loran Stahl, Corinne Bernard, Éric Piolle et Olivier Bertrand lors de la pré­sen­ta­tion du Cabaret frappé. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Autour des concerts, le public gre­no­blois, confor­ta­ble­ment ins­tallé dans des tran­sats au beau milieu de la rose­raie, pourra retrou­ver les lec­tures publiques orga­ni­sées par les biblio­thèques muni­ci­pales de Grenoble.

Les enfants pour­ront, quant à eux, décou­vrir les jeux du monde, tous les jours de 17 heures à 20 heures, tan­dis qu’un ate­lier de séri­gra­phie vous pro­po­sera d’im­pri­mer le visuel anni­ver­saire de la 20édi­tion du Cabaret frappé sur vos t‑shirts ou sacs.

Plus ori­gi­nal ou incon­gru – c’est selon – la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive sera éga­le­ment de la fête. Deux ate­liers autour du bud­get par­ti­ci­pa­tif se dérou­le­ront ainsi les mardi 17 et ven­dredi 20 juillet en pré­sence des por­teurs de projets.

De quoi rendre lyrique Éric Piolle, le maire de Grenoble. « L’été est là et, avec lui, arrive le plai­sir de par­ta­ger cet évé­ne­ment de qua­lité, reconnu et attendu […] Qu’il soit riche comme chaque année en ren­contres et en émo­tions, à l’é­coute des bruis­se­ments du monde ! »

Joël Kermabon

Divercities, en pré­ou­ver­ture du Cabaret frappé

En soi­rée de pré­ou­ver­ture, la grande scène du fes­ti­val accueille les 7e ren­contres musi­cales inter­na­tio­nales Divercities. Après dix jours de rési­dence à La Bobine, de jeunes artistes venus de dix villes par­te­naires de Grenoble et un groupe gre­no­blois pré­sen­te­ront un concert unique le 15 juillet au Jardin de ville… À savoir le jour de la finale de la Coupe du monde de football.

Pas d’in­quié­tude tou­te­fois pour les ama­teurs du bal­lon rond : « La finale se déroule à par­tir de 17 heures tan­dis que le concert débu­tera à 21 heures », ras­sure Olivier Bertrand, le conseiller muni­ci­pal délé­gué à l’a­ni­ma­tion et aux évé­ne­ments fes­tifs. Reste à savoir si ce sera un concert de conso­la­tion ou de célébration…

Joël Kermabon

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