FOCUS – Champion de France de Nationale 1, le Grenoble – Saint-Martin‑d’Hères-Guc (GSMH-Guc) handball va découvrir la Proligue, la deuxième division, à la rentrée. Une arrivée dans le monde professionnel qui s’accompagne d’obligations à remplir. Dans l’immédiat, le club a deux priorités : obtenir la validation de son budget et aménager la halle Pablo-Neruda.
Jeudi 14 juin, le Grenoble – Saint-Martin‑d’Hères-Guc (GSMH-Guc) a accueilli Étienne Capon et Christophe Janot, respectivement directeur général et responsable du développement de la Ligue nationale de handball (LNH). Objectif : faire un état des lieux avec le club de handball grenoblo-martinérois avant sa découverte de la Proligue.
« Nous sommes un club nouveau sur la scène professionnelle. Jamais ce niveau n’a été atteint par le passé », a rappelé Sébastien Chabannes, président du GSMH-Guc. Justement, « l’équation n’est pas simple pour le club, parce que le temps imparti pour se mettre au niveau des cahiers des charges de la Proligue est très court », a reconnu Christophe Janot. « Plus vite cela se met en route, plus tôt le club va être en capacité de pouvoir jouer dans la cour Proligue. »
« Nous nous donnons les moyens d’honorer le parcours sportif réalisé »
L’accession au niveau professionnel s’accompagne en effet de son lot d’obligations. Pour le GSMH-Guc, « les urgences sont le budget et l’infrastructure », a résumé Étienne Capon.
Le budget du club isérois doit être validé par la Commission nationale de contrôle de gestion (CNCG), le “gendarme” financier du handball. Elle se réunit mardi 19 juin et rendra sa décision un ou deux jours plus tard a priori.
« Pour nous, cette complexité est un peu nouvelle puisque nous n’avons jamais été dans l’urgence de devoir fournir des justificatifs et certains éléments financiers structurants pour pouvoir participer au championnat », a expliqué Sébastien Chabannes. Le président s’est montré malgré tout confiant : « Nous n’avons pas d’inquiétudes aujourd’hui quant aux documents et assurances à fournir. Nous nous donnons les moyens d’arriver à nos fins et d’honorer le parcours sportif réalisé par l’équipe première. »
Pour pouvoir évoluer en Proligue, il faut disposer d’un budget minimum de 830 000 euros. Pour atteindre cette somme, le GSMH-Guc a sollicité un engagement accru, de 240 000 euros, des collectivités : mairies de Grenoble et de Saint-Martin‑d’Hères, Grenoble-Alpes Métropole, Département de l’Isère. Les dirigeants grenoblois et les responsables de la LNH ont d’ailleurs rencontré les représentants de ces collectivités jeudi à la mi-journée.
Le club a présenté à la CNCG un budget d’un peu plus de 950 000 euros. Il s’agit du plus petit budget des quatorze clubs engagés dans cette deuxième division.
La halle Pablo-Neruda « n’est pas la solution d’avenir »
Concernant les infrastructures, la salle où vont s’entraîner et jouer les handballeurs restera la halle Pablo-Neruda à Saint-Martin‑d’Hères. Mais le GSMH-Guc doit néanmoins l’aménager pour obtenir « l’homologation en classe une » d’ici le mois de juillet, a précisé Étienne Capon.
« Nous avons appris que les bancs de touche et la table de marque devaient être en face, côté tribunes », a ajouté Sébastien Chabannes. Ce qui n’est pas le cas actuellement dans la salle des Rouge et Blanc.
« Pablo-Neruda n’est pas un obstacle pour jouer », a ®assuré Christophe Janot. Cependant, la halle et ses 500 places, capacité portée à 750 pour la nouvelle saison, « n’est pas la solution d’avenir », dit-il. Un constat partagé par tous. Et ce quand bien même la LNH n’exige pas de jauge minimale d’accueil.
Pas de matchs à Clémenceau
« Après, c’est juste une question de développement à long terme pour se pérenniser à ce niveau-là et continuer à monter, et donc de modèle économique », a résumé Étienne Capron. « Dans toutes les infrastructures que nous avons vues, y compris Clémenceau, il y a des vraies questions qui se posent, des vrais choix qui n’ont pour l’instant pas été faits. »
Le GSMH-Guc avait envisagé de disputer certaines de ses rencontres dans l’enceinte grenobloise. Problème : « Clémenceau n’est pas utilisable en l’état car elle n’a pas la luminosité nécessaire pour respecter le cahier des charges de la Fédération et de la Ligue », a annoncé Jean-Luc Blache, vice-président du club.
Cela met une nouvelle fois en lumière la problématique de la vétusté des salles de sport à usage collectif dans l’agglomération grenobloise.
« Pour le foot et le rugby, les infrastructures [le stade des Alpes et le stade Lediguières pour l’entraînement des rugbymen, ndlr] permettent d’évoluer dans de superbes conditions, au plus haut niveau », a souligné Christophe Janot. « Le sport de salle – handball, basket, volley – n’a pas pour l’instant d’équipement sur l’agglomération qui puisse permettre aux clubs de pouvoir développer leur activité. D’une manière ou d’une autre, nous allons accompagner le club de Grenoble – Saint-Martin‑d’Hères dans cette démarche parce que c’est compliqué pour lui. »
Laurent Genin
SUR LE PLAN SPORTIF, OBJECTIF MAINTIEN
Promu en deuxième division, le GSMH-Guc vise logiquement le maintien. « Nous avons la plus petite masse salariale des clubs de Proligue, loin derrière tout le monde. Par contre, nous aurons le plus gros cœur sur le terrain », a assuré le président Sébastien Chabannes.
Le club de handball de Grenoble – Saint-Martin‑d’Hères a choisi de conserver la quasi-intégralité de son effectif qui a lui a permis de monter. Seuls le demi-centre Ivan Lazic et l’arrière droit Lucas Limouzin ont été libérés. Mais pour atteindre son objectif, ce n’était pas suffisant. « Nous savons qu’avec l’effectif que nous avions cette année cela ne serait pas possible de jouer un maintien l’année prochaine », a lancé Sébastien Chabannes.
Il a fallu donc étoffer le groupe. « Nous avons recruté sept joueurs », a‑t-il annoncé, sans dévoiler leurs noms pour le moment. La marche semble en effet importante à gravir entre la Nationale 1 et la Proligue.
« Nous sommes des guerriers »
« Nous pensons, au vu des données économiques qui nous sont fournies, que le championnat français de deuxième division est devenu le meilleur championnat de deuxième division au monde », a affirmé Étienne Capon, directeur général de la Ligue nationale de handball (LNH).
« C’est un championnat très disputé et étonnant de par ses résultats. » Étonnant car les plus gros clubs disposant des budgets les plus importants ne sont pas forcément ceux qui terminent en tête. De quoi donner du baume au cœur au GSMH-Guc. Sébastien Chabannes s’est montré confiant : « Cela va être un gros combat mais ce sont des choses que nous aimons. Nous sommes des battants, des guerriers. Nous allons nous battre et aller chercher notre maintien. »
LG