FIL INFO – Alors que la Commission européenne vient d’annoncer sa décision de déferrer la France devant la Cour de justice de l’Union européenne, du fait de son incapacité à lutter contre la pollution de l’air, le maire de Grenoble, le président de la Métro et le président du syndicat mixte des transports en commun en appellent à un sursaut de l’État. Et réclament une nouvelle fois plus de moyens financiers et réglementaires.
Le maire de Grenoble, le président de la Métropole et le président du syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération grenobloise se réjouiraient presque de la décision de la Commission européenne de déferrer la France devant la Cour de justice de l’Union européenne.
En cause, l’incapacité de l’Hexagone à lutter contre la pollution de l’air, et notamment les dépassements chroniques des seuils réglementaires du dioxyde d’azote, ce polluant essentiellement issu du trafic routier.
Dans un communiqué commun, Eric Piolle (EELV), Christophe Ferrari (ex-PS) et Yann Mongaburu (EELV) appellent ainsi à un « sursaut de l’État », après la décision de Bruxelles de mettre potentiellement la France à l’amende, suite à des années d’avertissements et de mises en demeure sans lendemain.
Grenoble réclame pus de moyens réglementaires et financiers
« Nous sommes prêts à renforcer la transition, à accélérer la mise en œuvre des projets engagés et de nouvelles règles du jeu, à accompagner toujours plus les changements de comportements, soulignent-ils de concert. Nous nous tenons prêts à faire plus et sommes volontaires si l’État nous en donne les moyens financiers et réglementaires. »
L’État a‑t-il traîné des pieds ? La mise en œuvre des pastilles Crit’air avait été pour le moins chaotique, en proie aux tergiversations de la ministre de l’époque, Ségolène Royal. Depuis, le dispositif se généralise dans une trentaine de villes en France.
Et tant pis si la circulation différenciée n’a pas encore fait ses preuves quant à ses effets sur la qualité de l’air, faute notamment de moyens de contrôle…
Plus récemment, c’est le dispositif de zone à circulation restreinte, mis en place pour les véhicules de marchandises, qui se heurte à la réglementation actuelle. Les autoroutes et voies rapides sous la responsabilité de l’État, dont l’A480, dérogent en effet au dispositif. Quant aux moyens de contrôle, impossible de mettre en place quoi que ce soit sans toucher à la… réglementation. Faut-il pour autant tout mettre sur le dos de l’État ? À Grenoble, la ZCR n’a par ailleurs été mise en place que sur une portion restreinte du territoire, “oubliant” la rive droite du Drac, au grand dam des élus des communes ignorées…
En vue à Grenoble : l’interdiction du diesel d’ici 2025
Alors « manque de volonté chronique », comme le fustige le maire de Grenoble ? « Attendre une condamnation pour agir serait criminel, enfonce le président de la Métro. Il est désormais plus que temps que l’État rejoigne les territoires dans leur combat quotidien pour un air pur. »
En vue à Grenoble, l’élargissement de la zone basses émissions à tous les véhicules et l’interdiction du diesel à l’horizon 2025. L’agglomération rêve également d’un RER à la grenobloise, projet de la compétence de l’État, de la Région et de la SNCF. Avec quelques espoirs ?
En juin prochain, le gouvernement devrait présenter les mesures anti-pollution de la loi sur les mobilités. Certaines prévoient d’accompagner financièrement le déploiement des zones à faibles émissions dans les territoires les plus pollués.
PC