FOCUS – Documentaires radiophoniques, émissions, lectures, balades sonores, ateliers bruitages… Un nouveau festival fait son apparition à Grenoble : Écoute(s), du 19 au 22 avril 2018, dans différents lieux du quartier Saint Bruno. Objectif ? Montrer que le son est autant capable de secouer notre imaginaire que de réveiller notre conscience citoyenne. Explications en compagnie de l’une des organisatrices.
« Le son est très à la mode en ce moment. Des séances d’écoutes s’organisent un peu partout. D’ailleurs, quand on a parlé autour de nous de notre intention de créer un festival dédié au son, ça a généré beaucoup d’enthousiasme », se réjouit Delphine Prat. La comédienne grenobloise fait partie de l’équipe organisatrice du festival Écoute(s), dont la première édition aura lieu dans différents lieux du quartier Saint-Bruno, du 19 au 22 avril 2018.
Si le son et son média privilégié, la radio, retrouvent grâce aux yeux d’une certaine frange de la population, cet élan n’est cependant pas partagé par tous. D’où l’intention affichée par les organisateurs : « On veut vraiment toucher le plus de monde possible : tous les âges mais aussi toutes les catégories sociales. La radio est vraiment un média accessible à tous. »
La politique tarifaire du festival témoigne, de fait, de cette volonté d’ouverture puisque la plupart des événements (séances d’écoutes, balades sonores dans le quartier, ateliers…) sont gratuits ou à prix libres.
Le pouvoir du son
« Pour certains, se poser et écouter un documentaire sonore ou une lecture n’est pas une démarche évidente. Mais quand on y arrive, le résultat est toujours bluffant. On se rend compte à quel point le son est capable de convoquer l’imaginaire », explique Delphine Prat.
Le son ne possède pas ce seul pouvoir d’évocation. L’un des pans de la programmation met aussi en avant les liens que peut entretenir la radio avec les luttes sociales.
Le documentaire Lorraine cœur d’acier, projeté au cinéma Le Club jeudi 19 avril à 20 h, le démontre. Le titre du documentaire est aussi le nom de la radio pirate créée par la CGT dans le contexte de la fermeture des usines sidérurgiques de Longwy à la fin des années 1970.
La projection du film sera suivie par une rencontre avec Antoine Chao, ancien réalisateur puis reporter de l’émission Là-bas si j’y suis sur France Inter. L’émission, déprogrammée en juin 2014, s’inscrivait tout à fait dans la lignée de cette proximité entre radio et lutte sociale.
Les radios locales
Le festival se penche aussi sur le cas – souvent critique au vu de la suppression des contrats aidés par le gouvernement actuel – des radios associatives locales. Celles qui mettent en avant les initiatives locales donc ou qui entendent donner la parole à ceux qui ne bénéficient pas habituellement d’exposition médiatique.
Le festival s’associe notamment à Radio Campus Grenoble, qui fête ses 25 ans et offre à ses auditeurs 25 heures de direct du samedi 21 avril à 14 h au dimanche 22 avril à 15 h. Pour l’occasion, la station n’émettra pas depuis ses locaux habituels situés sur le campus mais depuis les locaux de Cap Berriat (dans l’ancien squat d’artistes refait à neuf anciennement appelé le Brise-Glace et situé au 1 rue Victor Lastella).
Dans le cadre du festival Écoute(s), deux émissions seront ouvertes au public. L’une reviendra sur les problèmes que rencontrent actuellement les radios associatives (samedi 21 avril de 14 h à 16 h). L’autre (dimanche 22 avril de 10 h à midi) pose la question suivante : « Saint Bruno, quartier prolo, quartier bobo ? » On nous promet un échange nourri avec de nombreux acteurs du quartier.
Adèle Duminy
Infos pratiques
Festival Écoute(s)
Quartier Saint Bruno
du 19 au 22 avril 2018
Détail du programme sur le site de l’événement