FOCUS – Il y a cinq mois jour pour jour, naissait le Cairn. Après un lancement test en septembre dans le Trièves, la monnaie locale iséroise a été progressivement introduite à Grenoble et dans son agglomération. Dispositif voué à favoriser un commerce local et vertueux, le Cairn doit maintenant prendre ses marques au sein du paysage grenoblois où il espère pouvoir faire boule de neige. État des lieux.
Ils sont aujourd’hui près de 150 commerçants sur l’ensemble du territoire isérois à accepter le Cairn comme mode de paiement, dont plus de la moitié situés à Grenoble ou son agglomération proche. Lancée dans le Trièves au mois de septembre puis dans la Capitale des Alpes en octobre, la monnaie locale a su séduire près de mille utilisateurs, avec pas moins de 50 000 cairns en circulation. Mais il lui reste encore un long chemin à parcourir.
En effet, si les catégories de commerces ayant accepté le Cairn sont diverses, une prédominance s’impose dans certains secteurs d’activité. À eux seuls, les commerces alimentaires, les bars, restaurants et traiteurs représentent 67 enseignes, suivis de la rubrique “santé, bien être” et de la catégorie artisanat avec, respectivement, 26 et 23 inscrits, des doublons pouvant apparaître entre catégories.
Membre du comité de pilotage du Cairn, Thibault Capblancq estime que cette “sectorisation” est normale au lancement d’une monnaie locale. Producteurs ou revendeurs alimentaires sont ainsi plus susceptibles de s’emparer du projet au début, permettant petit à petit à la monnaie locale de pouvoir être utilisée par d’autres commerçants et constituer in fine un réseau établi. Et Thibault Capblancq de faire remarquer que des structures moins conventionnelles, comme un cabinet de kiné ou un bureau d’études, ont d’ores et déjà rejoint l’aventure.
Un engagement politique
Est-ce à dire que le cairn a besoin de “pionniers” pour débuter ? C’est un peu l’image que renvoient les commerçants acceptant la monnaie locale que nous avons rencontrés. Qu’il s’agisse de la boulangerie (très justement) nommée le Pain de Cairns ou de la librairie indépendante Harry Morgan, chacun fait part de la dimension politique de leur engagement en faveur de l’initiative.
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