DÉCRYPTAGE – Faut-il supprimer les conseils citoyens indépendants (CCI), initiés par la majorité d’Eric Piolle, au motif qu’ils vivotent pour certains ? La question mérite sérieusement d’être posée d’après le Comité de liaison des unions de quartier (Cluq). Mais un comité élu pour redonner un coup de fouet au fonctionnement des CCI ne l’entend pas de cette oreille. Et compte bien remettre sur les rails cet outil de démocratie locale pour le renouvellement des effectifs, en juin prochain.
Instance participative initiée par la majorité d’Eric Piolle, maire écologiste, et porté par l’adjoint à la démocratie locale Pascal Clouaire, les conseils citoyens indépendants (CCI) ne fonctionnent pas aussi bien qu’attendu.
La Ville a entamé, cet été, un processus de co-construction pour refonder le dispositif. Sauf que ledit processus est remis en question par le Comité de liaison des unions de quartier (Cluq). Ce dernier regrette par ailleurs que le comité de refondation refuse d’examiner sa proposition… de supprimer les conseils citoyens, au profit des unions de quartier. « Hors de question et même hors sujet ! », leur rétorquent les membres de ces conseils, qui siègent dans le comité de refondation. Lequel planche sur l’écriture d’une nouvelle charte de fonctionnement.
Le coup de gueule du Cluq
De fait, la coupe est pleine pour le Cluq, qui jette l’éponge et se retire du processus de refondation consistant à revoir le fonctionnement des sept CCI. Il l’a d’ailleurs annoncé publiquement le 9 février dernier.
Le Comité de liaison des unions de quartier (Cluq), le 9 février 2018 © Séverine Cattiaux – Placegrenet.fr
Lancés il y a trois ans, les conseils citoyens indépendants devaient être un outil de la démocratie censé dynamiser la participation des habitants, mais il peine à y parvenir. Pour le Cluq, les CCI ont échoué. Il faut tourner la page et repartir de l’existant : les unions de quartier. Celles-ci ont fait leur preuve, ne comptent pas leurs heures et se mobilisent pour répondre aux demandes des habitants : lutte contre le bruit, contre le départ de bureau de poste, organisation de fêtes de quartier, d’expositions culturelles (projet Irrérérence) ou diffusion d’informations.
Les quartiers Île verte et Championnet risquent de perdre leurs bureaux de poste. Soutenus par des élus grenoblois, syndicats, unions de quartier et usagers se mobilisent.
Pour autant, faut-il fusionner les CCI dans les UQ ? Une solution que refusent d’examiner les membres des conseils citoyens qui participent à l’écriture de la nouvelle charte.
Remettant autant en cause le processus de refondation que les pistes en cours, le Cluq se retire donc du comité où il avait sa place et vient d’adresser une lettre ouverture, vendredi dernier, au maire Eric Piolle.
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