FIL INFO – La réforme de l’apprentissage voulue par le gouvernement ne passe toujours pas auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Après avoir dénoncé une « privatisation » de l’apprentissage, le Conseil régional moque les « annonces paillettes » de l’État, et voit se dessiner une nouvelle taxe pour les petites entreprises jusqu’alors exonérées.
Le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes continue de batailler contre le projet de réforme de l’apprentissage porté par le gouvernement. Tandis que, vendredi 9 février, ce dernier annonçait « vingt mesures concrètes pour transformer l’apprentissage en France », la Région réplique en dénonçant de nouveau « une vision centralisée de l’apprentissage en toute méconnaissance de la réalité des territoires ».
Les « annonces paillettes » du gouvernement
Pour le président de la Région, et président des Républicains, Laurent Wauquiez, la réforme voulue par l’État « constitue un retour en arrière sur le principe même de décentralisation ». Les Conseils régionaux se voient en effet délestés en grande partie de la compétence de l’apprentissage, notamment sur la question de l’implantation des Centre de formation d’apprentis (CFA), désormais dévolue aux branches professionnelles.
Quant aux aides nouvelles promises par le gouvernement, elles sont perçues comme des « annonces paillettes ». La Région n’est guère impressionnée par l’augmentation de 30 euros mensuels nets des rémunérations des apprentis, ou par les 500 euros délivrés aux apprentis pour financer leur permis de conduire. « Les Régions de France n’ont pas attendu cette réforme pour mettre en place [cette aide] », écrit-elle.
Une nouvelle taxe pour les petites entreprises ?
Enfin, le nouveau mode de financement même de l’apprentissage fait grincer des dents. Prônant un « système plus simple », le ministère du Travail entend créer une seule cotisation alternance contre deux aujourd’hui : la taxe d’apprentissage et la part “professionnalisation” de la cotisation 1 % formation.
Un changement que la Région observe comme « une pression supplémentaire sur les entreprises », qui assujettirait les structures de petites tailles, « et notamment les entreprises artisanales », jusqu’ici exonérées du financement de l’apprentissage. « Les TPE, qui représentent l’essentiel de nos entreprises, seront les nouvelles victimes des choix de ce gouvernement », assène le Conseil régional.