FIL INFO – Alors que le plan loup doit être adopté d’ici la fin du mois, vingt et un députés de la majorité plaident pour plus de transparence et une gestion territorialisée des populations de loup. Ils réclament notamment la levée de la condition imposée aux éleveurs de mettre en place des mesures de protection s’ils veulent être indemnisés.
Dans une tribune, vingt et un députés de la majorité, dont la parlementaire de l’Isère Monique Limon, appellent Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, à revoir le plan loup.
Soumis à consultation publique, ce plan qui doit être validé avant la fin du mois de février, prévoit d’atteindre l’objectif de cinq cents loups d’ici la fin du quinquennat, seuil à partir duquel les scientifiques considèrent que la survie de l’espèce n’est pas hypothéquée.
Il prévoit également d’ajuster les tirs. Fini le quota de quarante loups à tuer. Le nombre d’abattages devrait être fixé au prorata de la population, entre 10 et 12 %. Soit 36 loups dans un premier temps, la population étant en France officiellement estimée à 360.
Un plan qui gêne quelque peu aux entournures les députés LREM. Les élus, pour la plupart des régions alpines ou des territoires concernés par la présence du loup, posent ainsi un certain nombre de conditions à l’acceptation d’un tel programme. Et notamment celle de l’inconditionnalité des indemnisations.
Faire jouer la solidarité nationale
« Parmi tous nos concitoyens, les éleveurs sont les premiers à subir les conséquences psychologiques et économiques de la prédation, de manière aigüe et permanente. Ils n’ont pas à en supporter seuls les coûts, plaident-ils dans une tribune envoyée à la presse. Le principe d’égalité devant les charges publiques impose que les risques entraînés par la politique de protection du loup soient assumés par la solidarité nationale. La conditionnalité des indemnisations n’est donc pas acceptable et la reconnaissance du préjudice psychologique faisant suite aux attaques est légitime. Nous en faisons deux questions de principe, deux préalables à la restauration de la confiance. »
Les élus de la majorité réclament ainsi que soit levée la condition imposée aux éleveurs de mettre en place des mesures de protection pour être indemnisés en cas d’attaques.
En 2017, les indemnisations se sont élevées à 3 millions d’euros, les subventions à la protection des troupeaux à 20 millions d’euros.
« Un accompagnement individuel des éleveurs pour la conception et la mise en œuvre des mesures de protection serait susceptible d’accroître significativement leur efficacité, abondent les signataires. Il doit permettre aux professionnels de bénéficier des aides publiques en amont de l’installation des dispositifs de protection. »
Outre la question de l’indemnisation, les élus plaident pour plus de transparence dans les comptages, les études et le suivi des décisions. Mais aussi pour que la gestion du loup soit territorialisée.
Dans une autre tribune, 450 signataires réclament le retrait du plan
« Des comités départementaux ou infra-territoriaux pourraient apporter des réponses adaptées et réactives aux conséquences directes et indirectes de la présence du loup, associant élus locaux, éleveurs, associations de protection et acteurs économiques concernés », avancent les députés.
La pression monte à quelques jours de l’adoption du plan. Dans une tribune adressée à Emmanuel Macron, 450 parlementaires dont les sénateurs de l’Isère Frédérique Puissat et Michel Savin (Les Républicains), des élus départementaux et locaux mais aussi des vétérinaires, des scientifiques, des chercheurs et des agriculteurs demandent eux le retrait du plan, jugeant les propositions de Nicolas Hulot « irresponsables et déconnectées de la réalité ».
PC