Après avoir caillassé des voitures de police, des personnes ont tenté de dresser une véritable barricade en plein milieu de l’avenue traversant le quartier Mistral de Grenoble, dans la nuit du mardi 9 janvier. Le matin même, les policiers grenoblois se réunissaient devant l’Hôtel de police pour dénoncer les violences quotidiennes contre les forces de l’ordre.
« Il y a beaucoup d’agressions sur Grenoble. Elles sont quotidiennes. Encore récemment, nos véhicules ont été caillassés lors d’une intervention », déclarait un fonctionnaire de police à Place Gre’net, au cours d’un rassemblement mardi 9 janvier devant l’Hôtel de police de Grenoble pour dénoncer les violences contre les forces de l’ordre.
Comme en écho à ce mouvement, le quartier Mistral de la capitale des Alpes était le lieu le soir même d’échauffourées entre des individus et des policiers. Et déjà dans l’après-midi, une voiture de police-secours avait reçu des projectiles, alors qu’elle se rendait au domicile d’une personne décédée, selon nos confrères du Dauphiné Libéré.
Un épisode d’émeute
Plus tard dans la nuit, indique France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, une seconde voiture se faisait à son tour caillasser. Juste avant que plusieurs personnes cagoulées ne tentent de dresser des barricades de fortune sur l’avenue Rhin-et-Danube, utilisant des poubelles ou des parpaings, dans le but d’y mettre le feu.
Des effectifs de police et de pompiers ont été dépêchés sur place pour mettre fin à ce qu’il convient d’appeler un épisode d’émeute. Cinq foyers d’incendie de poubelles ont tout de même été déclenchés. Les services de la municipalité ont procédé au nettoyage de la chaussée vers cinq heures du matin. Une enquête a été ouverte, sans que l’on sache si des interpellations ont eu lieu.
Des réactions politiques à droite
Dans un communiqué, le sénateur Les Républicains de l’Isère Michel Savin ne manque pas de dénoncer une violence « normalisée en plein cœur de notre métropole dite “apaisée” » contre les forces de l’ordre. « Plus que jamais, des moyens doivent être mis en œuvre pour assurer le retour à la sérénité dans ces quartiers », ajoute-t-il.
Tonalité encore plus alarmiste du côté de Mireille d’Ornano. Décrivant « une véritable guérilla urbaine que mènent désormais des bandes déterminées à mater les forces de l’ordre et la sécurité civile », la conseillère municipale d’opposition et députée européenne Les Patriotes dénonce « un échec total de la politique de la ville » et appelle de nouveau à « un grand plan de lutte contre l’insécurité à Grenoble, mené conjointement entre la municipalité et les pouvoirs publics ». De son côté, la municipalité garde pour le moment le silence sur ces événements.