Une vingtaine d’élus, parmi lesquels plusieurs conseillers régionaux Auvergne-Rhône-Alpes, un vice-président de la Métro et un élu de Grenoble, interpellent le gouvernement dans une tribune publiée par Reporterre. Objet de leur inquiétude ? L’annonce de la mise en concurrence des concessions de barrages, jugée mettre en péril la transition énergétique.
La tribune a réuni vingt-cinq signatures : députés et élus des territoires, principalement issus du Parti de gauche ou de la France insoumise, dénoncent la privatisation des barrages, présentée comme un « péril » pour la transition énergétique. « Une fois de plus, la politique conduite par Emmanuel Macron va à l’encontre de l’intérêt général, du climat et du social », écrivent-ils.
En maintenant le projet de mise en concurrence des concessions des barrages, « Emmanuel Macron poursuit donc le travail de sape des gouvernements précédents en obéissant aux injonctions libérales de la Commission européenne », dénonce la tribune publiée sur le site Reporterre. L’Europe avait en effet taclé la France, jugeant EDF en position dominante sur le marché de l’hydroélectricité.
Les signataires ne manquent pas de rattacher cette mise en concurrence à la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric. Et portent leurs inquiétudes sur le terrain environnemental. Pour eux, « sous pavillon privé, la rentabilité l’emportera sur la bonne gestion, au détriment des enjeux environnementaux » car « le temps de la transition écologique n’est pas celui des actionnaires ».
Les élus estiment que « l’eau et l’énergie sont des biens communs »
Les élus appellent donc le gouvernement à renoncer à cette mise en concurrence, estimant que « l’eau et l’énergie sont des biens communs dont la propriété et la gestion doivent rester publiques ». En France, l’hydraulique représente 12,5 % de la production globale d’énergie. Elle constitue la deuxième source d’énergie, juste après le nucléaire, et la première source d’énergie renouvelable, à 40 % produite en Rhône-Alpes*.
Ce n’est donc pas un hasard si l’on retrouve parmi les signataires de la tribune les noms des conseillères et conseillers du groupe d’opposition RCES de la Région Auvergne-Rhône-Alpes : Fabienne Grébert, Andrea Kotarac, Émilie Marche et Corinne Morel-Darleux. À leurs côté, on peut noter la présence de Jérôme Dutroncy, vice-président à l’Environnement à la Métro et conseiller municipal de Fontaine, et de Bernard Macret, adjoint à la Ville de Grenoble délégué aux Solidarités internationales.
FM
* Chiffres de 2014 présentés par EDF.