La baisse des APL met en péril la réhabilitation de 1 800 logements sociaux chaque année
en Isère, affirment les bailleurs sociaux. Alors que les négociations se poursuivent avec le gouvernement – avant l’adoption par le parlement en décembre du projet de loi de finances 2018 –, ces derniers, toujours mobilisés, mènent désormais leur combat aux côtés de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de l’Isère.
Les bailleurs sociaux de l’Isère ne relâchent pas la pression depuis l’annonce, en septembre dernier, de la baisse des aides personnelles au logement (APL) de 1,5 milliard. Une baisse intégralement compensée par les gestionnaires d’offices HLM, via une diminution de loyer de 50 à 60 euros par ménage allocataire.
Cette mesure mettrait en péril le logement social en taillant dans ses recettes, expliquent les bailleurs, mais aussi le secteur du BTP, directement concerné par le ralentissement attendu des réhabilitations et constructions. Un secteur qui se mobilise à son tour.
« Le coup porté aux capacités d’investissements des organismes HLM de l’Isère met en péril la réhabilitation de 1 800 logements sociaux par an, porte un coup d’arrêt à l’ensemble des projets de renouvellement urbain des quartiers isérois et remet en cause la construction de 1 500 logements neufs performants énergétiquement », souligne ainsi dans un communiqué commun l’association des bailleurs sociaux de l’Isère dans un communiqué (Absise) et la Fédération du bâtiment et des travaux publics de l’Isère.
Le logement social représente en effet, selon eux, 25 % de l’activité logement des entreprises locales du bâtiment. Pas moins de 3 000 emplois non délocalisables pourraient ainsi passer à la trappe, d’après leurs estimations. « Le risque d’un renversement de tendance dès 2019 existe, alors que la timide reprise, déjà entrevue en 2017, était appelée à se poursuivre en 2018 », estiment-ils.
La baisse des APL sur trois ans ? Une modification à la marge
Pour tenter de calmer le jeu, le gouvernement a modifié l’article 52 du projet de loi des finances 2018 et prévoit d’étaler la baisse des APL sur trois ans avec une baisse de 800 millions d’euros dès 2018. Les 700 millions restants proviendraient d’une augmentation de la cotisation à la caisse de garantie du logement locatif social, cotisation versée au fonds national des aides à la pierre.
Pas de quoi calmer la grogne du monde HLM qui refuse que les mesures d’économies portent sur les locataires, et notamment sur les seuls locataires du parc social public. L’Union sociale pour l’habitat a donc fait ses propres propositions, désormais entre les mains des sénateurs. Parmi les mesures, l’augmentation de la TVA sur le logement social. Le projet de loi de finances doit être adopté par le parlement en décembre.
PC