EN BREF – Des membres du Droit au logement (Dal) et d’autres collectifs se sont réunis ce mercredi 15 novembre devant le siège de GEG, place Robert-Schuman à Grenoble. Objectif ? Dénoncer la coupure d’électricité dans les squats grenoblois rue Jay et rue des Alliés, et interpeller les pouvoirs publics sur la précarité énergétique en période hivernale.
Brasero, tente et distribution de tracts. Une vingtaine de personnes se sont rassemblées mercredi 15 novembre au matin place Robert-Schuman à Grenoble, près du siège de Gaz électricité de Grenoble (GEG). Membres du Dal (Droit au logement), de l’Assemblée des mal-logés ou encore des Lanceurs de tuiles, ils protestent une nouvelle fois contre la coupure d’électricité de deux squats de Grenoble, rue Jay et rue des Alliés. Mais pas seulement.
« Nous attendons enfin de la part de Vincent Fristot [adjoint à la Ville de Grenoble et président de GEG, ndlr] une réponse à nos demandes de rendez-vous », explique Anne-Marie. Et la militante du Dal de citer, non seulement les coupures d’électricité dans les squats, mais aussi les coupures d’énergie dans les logements sociaux qui, dit-elle, « continuent à flamber ».
Les militants dénoncent le « cynisme » de la municipalité
Silence radio de la part de la municipalité ? « Nous interpellons monsieur Fristot depuis un an, il nous a seulement répondu à un courrier en juin. Nous sommes allés à la mairie il y a quinze jours. Nous avons réécrit et nous n’avons aucun signe de lui. Il parle à la presse, il ne nous parle pas à nous. »
Vincent Fristot avait en effet répondu à nos questions sur la problématique du squat rue Jay, déplorant notamment que les associations et collectifs s’inscrivent dans un « rapport de force ». Place Robert-Schuman, la remarque fait sourire une militante : « Il faut qu’on arrête de manifester pour qu’il nous donne ce qu’on demande ? »
Pour Anne-Marie, la position de la municipalité relève du « cynisme ». « Les grandes associations comme la Fas [Fédération des acteurs de solidarité, anciennement Fnars, ndlr] ou la Fondation Abbé Pierre disent que l’électricité est un bien qui doit être assuré pendant la période hivernale. Effectivement, ils n’ont pas coupé pendant la trêve hivernale : ils ont coupé juste avant… »
Un jour clé pour l’hébergement hivernal
La date du mercredi 15 novembre n’a quant à elle pas été choisie au hasard. Se tient en effet aujourd’hui une réunion pour la mise en place du Plan d’hébergement hivernal 2017 – 2018 à la Direction départemental de Cohésion sociale (DDCS) de l’Isère.
« Chaque année, les critères sont de pire en pire ! Avec un âge à partir duquel les enfants seraient prioritaires pour être hébergés, et même des mois de grossesse pour pouvoir être prioritaires, dénonce un militant, place Schuman, qui estime que les pouvoirs publics font là encore preuve de cynisme. Macron nous dit “Logement d’abord”, mais on voit bien que les dispositifs de cette année sont une catastrophe ! »
En plus d’un rendez-vous avec Vincent Fristot, les protestataires exigent donc un entretien avec la directrice de la DDCS, Danielle Dufourg, « pour que la précarité énergétique soit prise en compte dans le plan hivernal ». Et côté GEG, premier concerné par ce rassemblement devant ses locaux ? L’agence a fermé ses portes, qui resteront également closes ce jeudi 16 novembre. Devant le siège, un responsable se refuse à tout commentaire avant de tourner les talons.
Florent Mathieu
Suite au rassemblement devant GEG, et après être allés en personne à la mairie interpeller Vincent Fristot, les membres du DAL, des Lanceurs de tuiles, et des habitants des squats rue Jay et rue des Alliés nous font savoir qu’un rendez-vous a pu être fixé, le mercredi même, à 16 heures 30. Celui-ci est encore en cours actuellement. (encadré ajouté à 18 heures 40).