FOCUS – Il y avait la fête de la science, il y aura bientôt la fête du numérique à Grenoble, avec “Transfo”. La French Tech in the Alps organise ce « 1er festival numérique 100 % alpin et collaboratif » sur une semaine, du 18 au 24 janvier 2018. Une cinquantaine de rencontres, visites, démos, rendez-vous d’affaires, etc. autour des usages du numérique. Pour son galop d’essai, le festival se déroule essentiellement dans l’agglomération grenobloise et prend de la hauteur le week-end, en montant dans deux stations de ski.
« La transformation numérique nous concerne tous !, affirme Christophe Ferrari, président de la Métropole grenobloise. Je trouve puissant que la French Tech contribue au débat sociétal sur ces sujets. » En effet, la French Tech In the Alps lance en janvier prochain le festival baptisé “Transfo”, et sous-titré « le numérique et nous ».
La manifestation se déroule sur une semaine, du jeudi 18 au mercredi 24 janvier, dans autant de lieux qu’elle compte d’organisateurs et donc d’événements, soit au moins une bonne cinquantaine. De très nombreux sujets en connexion avec les usages du numérique seront abordés pendant Transfo, comme le logement, le sport, l’agriculture, l’entrepreneuriat, le monde industriel, la montagne, la santé, le commerce et la formation.
« Il en va de la transition numérique comme de la transition écologique… »
Le festival s’adresse-t-il vraiment à “nous” tous ? Disons que chaque événement cible un public spécifique – « les passionnés du net », « les professionnels du numérique », « les étudiants », « les jeunes » ou « les séniors » –, comme il peut tout aussi bien être « tout public ». Les formats des rendez-vous de Transfo ? Très variés également : des ateliers, des visites, des travaux pratiques, des rendez-vous B to B, des portes ouvertes… Bon à savoir : la grande majorité des événements sont gratuits.
« Le concept est très original, juge le président de Grenoble-Alpes Métropole, qui ne cache pas sa « fierté » que sa collectivité en soit l’un des sponsors. « Cette initiative démontre une fois de plus l’agilité et la dynamique de l’écosystème grenoblois, qui ne s’adresse pas qu’à un petit monde fermé, mais embarque tout le monde. Il en va de la réussite de la transition numérique comme de la transition écologique… », compare Christophe Ferrari.
Sortir du mode “conférences magistrales”…
Depuis un an, une douzaine de sociétaires de la French Tech in the Alps bûchent sur l’organisation de Transfo. Il s’agit en effet du seul territoire French Tech organisé en coopérative sur toute la France, avec désormais 400 sociétaires à son bord.
Renaud Cornu-Emieux est l’un des membres de l’équipe. « On a eu l’idée de lancer ce festival pour fédérer des actions, différentes organisations […] L’esprit de ce festival est de faire quelque chose de coopératif sur une unité de temps avec tous les acteurs, petits et grands de l’écosystème. Et surtout d’éviter la classique série de conférences magistrales… », explique-t-il.
En mai dernier, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé. La “team” de Transfo a alors tablé sur une vingtaine de propositions qui pourraient attirer environ 5 000 visiteurs. Les retours vont au-delà de leurs espérances : quarante-deux porteurs de projet* ont déjà leur rendez-vous inscrits dans le pré-programme. Une autre quinzaine doit prochainement les rejoindre… « On est dans le bottom-up [approche ascendante, ndlr], dans la même dynamique que celle qui s’est créée au moment de la labellisation », constatent, ravis, Renaud Cornu-Emieux et Laurent Ponthieu, directeur exécutif de French Tech in the Alps Grenoble.
Transfo monte aussi dans les stations
Durant toute la semaine du festival Transfo, une animation se tiendra en permanence au Totem qui fait office de “hub” de l’événement (autrement dit, de point central), tandis qu’en parallèle, la soixantaine de rendez-vous se déroulera ici et là dans Grenoble et son agglomération.
A noter aussi que les aficionados du numérique seront invités à gagner les stations alpines durant le week-end, direction Chamrousse et les 7 Laux. « A Chamrousse, une course va se tenir en duplex avec la Corée, organisatrice des Jeux olympiques 2018, annonce Nathalie Ambrosiano, membre de la “team“ Transfo. Un clin d’œil, bien entendu, à l’anniversaire des cinquante ans des JO de Grenoble…
En clôture de Transfo ? Retour à un format plus classique (exception qui confirme la règle de ce festival) avec une conférence organisée par Grenoble Angels dont le thème devrait sans aucun doute attirer un large public : « L’intelligence artificielle et le big data : où va-t-on ? »
Un festival qui doit s’agrandir à tout le sillon alpin
Le programme de Transfo est encore loin d’être ficelé, et l’appel aux sponsors toujours ouvert. « Le sponsoring intervient à différents niveaux, précise Nathalie Ambrosiano, en cash [la Métropole abonde par exemple à hauteur de 10 000 euros, ndlr] ou en nature (salle, moyens, etc). Notre objectif est de couvrir les dépenses au global. Mais chaque événement est autonome. »
Les porteurs de projets, alias les “transformeurs” souhaitant profiter de la visibilité de Transfo tout autant que contribuer à « faire rayonner Grenoble et les Alpes au niveau national et international » ont jusqu’au 14 novembre pour se rapprocher des organisateurs.
Le festival a, par ailleurs, vocation à devenir pérenne. Et promis, foi d’organisateurs grenoblois, Transfo doit s’étendre, dès la deuxième édition, en direction d’Annecy, de Chambéry et de Valence-Romans (qui participe déjà à la première édition). En effet, faut-il le rappeler, ces agglomérations et leurs start-up forment avec l’écosystème grenoblois, la French Tech in the Alps…
Séverine Cattiaux
* Parmi les très nombreux porteurs de projet et organisateurs du festival Transfo, citons l’Inria, GEG, Orange, Floralis (UGA), l’association l’ âge d’or, CodeCodeCodec, Digital League, la CCI de Grenoble, l’association Web in Alps, Semaweb, Association numérique pour Tous, Market-Inn, Cap Berriat, Grenoble Angels, etc.
Un festival numérique, très éclectique
Un coup d’œil sur le programme donne un aperçu du caractère résolument éclectique de la manifestation Transfo : « Séance découverte du code pour le jeune public », « découverte des dernières méthodes de formation avec le numérique », « conseil pour lancer son projet de e‑commerce », « rencontre organisée entre des start-up et les agriculteurs », « rendez-vous d’affaires entre donneurs d’ordre et professionnels du numérique », « coaching santé avec une appli spécialisée », « découverte de la transformation numérique des habitats », « brainstorming à l’agence d’urbanisme sur le futur numérique des territoires », « immersion dans l’entraînement des joueurs du FCG qui améliorent leurs performances grâce aux nouveaux outils numériques », « portes ouvertes à Hewlett Packard Enterprise », etc.
La French Tech in the Alps, une coopérative prolifique
Le statut de coopérative semble particulièrement bénéfique à l’émulation de la French Tech in the Alps. Au cours de la présentation du pré-programme de Transfo, Laurent Ponthieu, directeur exécutif de la coopérative, à la tête d’une équipe de trois salariés, paraît très satisfait de cette forme d’organisation particulièrement prolifique : « Comment naissent nos actions ? On demande à nos sociétaires : « Que voulez-vous ? » Et on l’organise avec eux. »
Et de rappeler les projets aboutis et à venir de la French Tech in the Alps : « Un campus numérique, un groupement d’employeurs… On travaille actuellement sur un fonds d’investissement pour les entreprises qui veulent grossir sans être revendues, un projet pour fabriquer des prototypes, et nous aménageons le premier étage du Totem. »