L’ancien président de la République d’Équateur (2007−2017) Rafael Correa sera présent à Grenoble mardi 7 novembre pour se voir remettre les insignes et le titre de Docteur Honoris Causa par l’Université Grenoble-Alpes. l’UGA entend ainsi distinguer un économiste et chef d’État de progrès, et renforcer ses liens avec le monde universitaire équatorien.
L’Université Grenoble-Alpes (UGA) remettra mardi 7 novembre les insignes et le titre de Docteur Honoris Causa à l’ancien président de la République de l’Équateur, Rafael Correa. Universitaire et économiste, Rafael Correa a exercé trois mandats successifs à la tête de l’Équateur depuis janvier 2017. Son ancien vice-président, Lenín Moreno, lui a succédé en mai 2017.
« L’Université Grenoble-Alpes distingue un économiste qui, aux plus hautes responsabilités politiques, a su proposer des choix progressistes et innovants », écrivent les services de l’UGA. Rafael Correa a notamment enseigné l’économie durant douze ans à l’Université San Francisco de Quito, et a également travaillé au département d’économie de l’Université de l’Illinois.
Le président du « buen vivir »
Mais l’UGA veut aussi distinguer le parcours politique de l’ancien président de l’Équateur, « plus inspiré par la théologie de la libération que par le marxisme », écrit-elle. Elle salue l’augmentation des budgets consacrés à l’éducation et à la santé, la réduction des inégalités sociales et le développement des infrastructures sous ses mandats successifs.
« En s’appuyant sur la notion de “dette illégitime”, Rafael Correa est parvenu à renégocier la dette extérieure de l’Équateur. Il a également inscrit dans la constitution et les pratiques de développement la notion de “Buen vivir” : une recherche de relation harmonieuse entre la nature et l’homme », ajoute l’UGA. Un “secrétariat du bon vivre” (« Secretaria del Buen Vivir ») fut même créé en 2013.
L’UGA renforce ses liens avec l’Équateur
Le bilan de Rafael Correa ne fait cependant, comme c’est bien souvent le cas, pas l’unanimité. Ainsi que le rappelle notamment un billet de blog paru sur Mediapart, l’ancien président est critiqué par certains pour son bilan en matière de libertés publiques. Ou sur la question de la corruption, autour de scandales qui toucheraient plusieurs de ses collaborateurs.
La remise de cette distinction, l’une des plus prestigieuses du système universitaire français, veut également renforcer les liens entre l’UGA et l’Équateur. Notamment ceux noués entre le Centre de recherche en économie de Grenoble (Creg-UGA) et les institutions de formation et de recherche équatorienne. Mais aussi le partenariat entre la Faculté d’Économie de Grenoble et l’Université pontificale catholique de l’Équateur (Puce).